Condamnation de l'ancien directeur de l'internat : le silence de la direction de Stan'

Propos homophobes, insultes et coups sur les élèves. Pour Olivier P., « c’était simplement le règlement de l’établissement ». Il a été condamné à un an de prison avec sursis.

Les relations entre Olivier P. et Daniel Chapellier

En 2013, il [Daniel Chapellier] a procédé au recrutement d’un directeur d’internat et professeur de musique au collège des garçons, avec qui il avait plusieurs fois collaboré par le passé. Ce cadre a finalement été licencié en 2018 pour avoir consulté des sites pédopornographiques sur son ordinateur professionnel. L’an dernier, des anciens étudiants de l’internat de « Stan » ont également porté plainte contre lui, et le parquet de Paris a ouvert le 17 novembre une enquête préliminaire pour « agression sexuelle par personne ayant autorité, violences aggravées et harcèlement moral », comme le révélait Le Monde en décembre dernier.

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En l’embauchant, Daniel Chapellier - lui aussi mis en examen pour agression sexuelle sur mineur - savait-il qu’il embauchait une personne dangereuse pour l’intimité des jeunes garçons ? Olivier P. avait officié sous ses ordres à St Martin de F., où Olivier P. est accusé de viol.

Benoît de Courson

La tribune d’anciens élèves

Lundi 9 septembre 2024, la justice a reconnu Olivier P. coupable de violences physiques et psychologiques sur quatre de vos anciens élèves de classes préparatoires. Certaines victimes ont témoigné à l’audience de graves traumatismes et de séquelles psychologiques. Ces violences, désormais reconnues par la justice en première instance, ont été commises entre vos murs, sous l’autorité de la direction, pendant cinq ans, par un homme qu’elle avait recruté et qui affirme qu’elle lui avait donné toute latitude pour les commettre.

Plus d’une semaine après cette condamnation, vous [Monsieur Igor le Diagon, directeur du Collège Stanislas] avez pourtant choisi de garder le silence. Anciens élèves de l’internat de garçons du collège Stanislas, nous n’avons connaissance d’aucune réaction de votre part, aucune prise de parole, ni en public, ni en privé auprès des victimes, dont vous avez pourtant les noms et les contacts. Sollicité par la presse, vous n’avez « pas souhaité commenter l’affaire ». Vous n’avez envoyé personne à l’audience pour représenter l’établissement et n’aviez en amont proposé aucune aide aux victimes convoquées au procès. Aujourd’hui, votre silence témoigne d’un manque profond de compassion, d’un refus d’assumer vos responsabilités et relève à notre avis d’une stratégie cynique pour que l’affaire ne s’ébruite pas davantage.

Mediapart

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