Un an après la "CIASE" suisse, une situation très française !

Important

Le parallèle avec la CIASE a ses limites. En Suisse, les évêques ont refusé de financer une enquête de type sociodémographique sur les abus. On n’a donc pas une enquête en population générale, comme en France.

Les réactions des fidèles sont les mêmes qu’en France après la CIASE

Globalement on observe deux types de réactions: dans les milieux conservateurs, surtout, on a tendance à contester les chiffres, à dire que c’est pareil voire pire ailleurs, à nier le caractère systémique des abus, et in fine à considérer que l’Église est persécutée par un monde séculier qui lui est hostile. Du côté des catholiques plus «progressistes», ces révélations viennent renforcer l’idée déjà admise depuis longtemps que quelque chose ne va pas dans l’Église, et qu’un changement structurel s’impose.

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Les blocages institutionnels

Pensez-vous que l’Église peut, à terme, «réduire» ces facteurs systémiques?

Certains de ces facteurs le sont assez facilement. Je pense à ceux qui sont les plus pratiques, tels que les facteurs situationnels. J’ai en revanche plus de doutes concernant les éléments qui touchent à la structure même de l’Église, à son système hiérarchique, à ses principes moraux. Il me semble que l’Église y voit un certain nombre de «murs porteurs». Elle craint qu’en y touchant, tout l’édifice s’écroule. Donc, elle s’y engage avec beaucoup de réticence. Et je n’ai pas l’impression que le Synode osera réellement s’y attaquer de front.

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L’institution reste timide sur la question systémique

Les mesures de l’Église en Suisse me paraissent encore très «périphériques» par rapport au problème. Mais elles reflètent ce qui se passe au niveau de l’Église universelle. On ne touche pas au cœur du réacteur, si j’ose dire. C’est-à-dire aux structures-mêmes de l’Église, celles qui ont pu faire que les violences sexuelles ont été qualifiées, par le rapport de la Ciase, de «systémiques».

L’une des principales avancées de la Ciase a été de démontrer que la fréquence du phénomène n’était pas la même dans tous les secteurs de la société. Oui, en France, il y a eu davantage de violences sexuelles sur mineurs commises dans l’Église catholique que, par exemple, dans le sport ou dans l’Éducation nationale. Le seul secteur où ces violences sont plus fréquentes est la famille. A partir de là, il s’agit de se demander pourquoi l’Église est un milieu plus «à risque».

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