Lazaristes : analyse de l'article du journal Le Monde
- https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/13/le-combat-de-trois-jeunes-femmes-victimes-d-un-pretre-lazariste-une-emprise-physique-et-spirituelle_6315596_3224.html
- https://www.sudouest.fr/landes/dax/landes-un-pretre-lazariste-du-berceau-vise-par-deux-plaintes-pour-des-agressions-sexuelles-21430401.php
- https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pretre-soupconne-d-agressions-sexuelles-pourquoi-est-il-dans-les-landes-depuis-plusieurs-annees-2835672
- https://www.instagram.com/reel/C_7hkOgM_6x/
- https://youtube.com/shorts/BKfpFhD4b00?feature=share
- https://vm.tiktok.com/ZGeE8sPPo/
- https://x.com/ntrouiller/status/1837868231924633643
- https://x.com/i/web/status/1835232638270943498
France, 2024, an III après la CIASE.
— Natalia Trouiller (@ntrouiller) September 15, 2024
On aimerait que les vieux réflexes de protection, d'ex filtration aient disparu.
On aimerait que les victimes de l'Église soient enfin au centre.
Nouvelle démonstration qu'il n'en est rien.
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France, 2024, an III après la CIASE.
On aimerait que les vieux réflexes de protection, d'ex filtration aient disparu.
On aimerait que les victimes de l'Église soient enfin au centre.
Nouvelle démonstration qu'il n'en est rien.
Dans cette lamentable affaire, on a une fois de plus toutes les étapes du vieux schéma usé jusqu'à la corde dont on ne peut plus, dont on ne veut plus.
En 2024.
Trois ans après la CIASE.
Étape 1 Faire traîner.
Les premières alertes, pour ce qu'on en sait, datent de 2002.
Première plainte, à moins que d'autres victimes inconnues en aient déposé avant, devant une juridiction canonique: 2011.
Première monition (avertissement) canonique : 2019.
En 2019, donc, on a un prêtre, Vincent Goguey, qui s'est conduit ainsi en 2002 avec une jeune fille de 18 ans :
Au fil des rendez-vous et quand elle atteint la majorité, l'homme d'Église devient de plus en plus tactile. Lors d'une rencontre dans un parc, en 2002, il lui bloque les mains et les jambes et commence à la caresser sous son tee-shirt, selon elle. « J'ai crié. Il m'a dit que c'était pour m'aider et qu'il avait déjà fait pire à d'autres », témoigne Karima.
— Le Monde
Puis quand la jeune femme, 9 ans plus tard, en 2011, lui donne rdv pour lui PARDONNER, il fait ceci:
En 2011, à 27 ans, « portée par [sa] foi », Karima veut pardonner au prêtre. Il lui impose un rendez-vous dans la chambre de la jeune femme. « Il a fermé la porte, baissé son short sans rien en dessous et s'est mis sur moi sur le lit pour me masser », raconte la jeune femme.
— Le Monde
En 2015, il fait ceci à une autre jeune femme:
Après la plainte de Karima s'ajoute justement celle de Claire. La trentenaire situe son agression vers 2015. « Il m'a fait asseoir sur ses genoux puis il a passé sa main sous mon corsage jusqu'à ma poitrine. Il y avait une emprise physique et spirituelle, car c'était mon accompagnateur à l'époque, qui avait un rôle d'autorité, à qui je m'étais beaucoup confiée », dénonce-t-elle. Claire a mis trois ans, à la suite d'un changement d'accompagnateur en 2018, pour en parler et passer, dans sa tête, « de coupable à victime », avant de déposer plainte à la gendarmerie pour « agression sexuelle ». Les langues se délient dans les communautés, certaines rumeurs de « comportements inadaptés avec des animatrices » remontent à elle.
— Le Monde
Le tribunal canonique de Lille, outré (lentement) par ce comportement qui montre un probable agresseur en série, se montre implacable : 8 ans après la plainte de Karima, hop ! Monition.
Traduction: « si tu recommences, on va se fâcher tout rouge ».
Étape 2 Balader les victimes
Pendant la procédure canonique, dont elles sont exclues, et qui vont donc accoucher de la souris-monition, on rassure les victimes: ça va barder pour l'agresseur.
Quelques jours plus tard, elle porte plainte au tribunal ecclésiastique de Lille, puis au civil. Sans succès. « On m'a juste appris que G. était en sursis » auprès des autorités ecclésiastiques, se rappelle-t-elle.
— Le Monde
Lors de la deuxième (à notre connaissance, toujours) procédure canonique, on a ce morceau de bravoure:
Une nouvelle enquête préliminaire, diligentée par le vice-official du tribunal interdiocésain de Paris, conclut, le 27 novembre 2023, à un « fumus delicti », c'est-à-dire que l'Église considère que l'accusation est vraisemblable. Il est aussi précisé que le père Vincent G. est « absolument récidiviste dans son comportement délictueux ». Pour autant, le rapport préconise « la réprimande et le précepte, qui semblent plus appropriés (…) vu qu'il n'y a pas stricto sensu d'abus sexuel, mais certainement des gestes à connotation sexuelle contraires au sixième commandement du Décalogue ».
— Le Monde
Dites, M. le vice-official de Paris, une idée me vient, là, tout de suite. Si je viens vous voir, que je vous plaque au sol, vous maintiens les poignets et les chevilles et que je vous masse les tétons, vous continuerez à penser qu'il ne s'agit pas stricto sensu d'abus sexuel ?
Non parce que si vous pensez que c'est un comportement sexuel normal, j'ai des adresses de professionnels qui peuvent vous aider.
Ne restez pas seul, vraiment.
Du côté des autorités lazaristes, on déplore, on regrette, on se désole.
Ah ! Si l'institution avait fait ce qu'il fallait, vraiment tout notre soutien aux victimes, dit… Le patron de l'institution des Lazaristes.
De son côté, le père Frédéric Pellefigue fait le « constat de défaillances en termes de discernement », dans ces histoires où « des mesures contraignantes auraient dû être prises si l'Église avait davantage pris conscience des dangers encourus ». « Dans la vie religieuse, nous n'avons pas toujours pris la mesure des risques, croyant en la conversion des personnes », conclut-il.
— Le Monde
Du côté de l'évêque, Mgr Nicolas Souchu de @diocese40, on assure qu'il « n'a plus de mission dans le diocèse ». Et puis en fait on apprend qu'il anime des groupes sur un lieu de pèlerinage, parce qu'il faut bien « le mettre quelque part ».
Oh ben tiens.
L'homme réside actuellement à l'église du Berceau, à Saint-Vincent-de-Paul, près de Dax (Landes). Un lieu de passage de nombreux pèlerins, s'étonnent plusieurs observateurs. De son côté, Mgr Nicolas Souchu, évêque du diocèse d'Aire-et-Dax, assure que le père G. « n'a plus de mission dans le diocèse ».
— Le Monde
En attendant, au sein de sa communauté, au Berceau, le père Vincent G. anime actuellement des groupes d'adultes pour faire découvrir la vie de saint Vincent de Paul. « Je sais qu'il est accompagné (…) et qu'il se fait discret. De toute façon, s'il n'était pas au Berceau, il faudrait bien qu'il soit quelque part », a écrit l'évêque d'Aire-et-Dax en juillet à des proches d'une victime.
— Le Monde
Étape 3 Faire appel à la conscience de l'agresseur. Qui évidemment s'en fiche comme de son premier abus
Ça marche tellement bien, hein.
Je sais pas si pas moi, vous faites des statistiques, des trucs un peu sérieux dans vos officialités ?
Pas de procès canonique donc, mais une réprimande administrée par le père Frédéric Pellefigue, supérieur de la communauté des lazaristes, le 19 février. « Je vous exhorte à prendre conscience du devoir de changer absolument votre comportement en adoptant la réserve nécessaire qui prévaut dans les relations humaines, en particulier avec les femmes », lui demande le Visiteur provincial de France. A cela s'ajoute l'interdiction de tout contact avec les plaignantes, de tout accompagnement spirituel ou confession auprès de femmes de moins de 30 ans pendant cinq ans.".
— Le Monde
Honnêtement, combien d'agresseurs ont vu les écailles tomber de leurs yeux après ce genre de lettre ? Sont tombés à genoux en disant « ah mon Dieu je vois à présent que c'est mal, je file illico me rendre à la police »?
Non parce qu'en bonne théologie, si je ne m'abuse, le repentir du coupable doit permettre de réparer le mal de faute et le mal de peine.
Elles sont où, les réparations, dans votre façon de faire ?
Le résultat, c'est que les victimes ne vous font plus aucune confiance.
Et quand on lit ça sous la plume de @Mgr_EMB dans le Fig du 26/7, et que semaine après semaine on a la preuve qu'évêques et supérieurs majeurs continuent de faillir, hé bien d'autres voies se mettent en place.
En revanche, je peux dire de manière certaine que tous les évêques d'aujourd'hui sont, depuis la réception du rapport de la CIASE, rapport réalisé à la demande et grâce au soutien financier et matériel des diocèses et des congrégations religieuses de France, engagés dans le travail nécessaire pour que la vérité se fasse et pour que des comportements d'agression ou de violence sexuelle, contre des personnes mineures ou adultes, soient traités et signalés aux autorités administratives ou judiciaires comme ils doivent l'être, en mettant au centre l'écoute des personnes qui en ont été victimes.
Aujourd'hui, Léa a décidé de lancer un appel à témoignages.
Parce que ça suffit.
Les procédures et les (éventuelles) sanctions ne peuvent plus rester confinées dans le secret de vos officialités.
Les victimes, actuelles et futures, ne peuvent plus attendre.
Ne comprenez-vous pas, toujours pas, que le silence est la meilleure cachette des agresseurs ? Que leur impunité prend racine dedans ?
Il y a deux silences.
Le silence des victimes, et croyez-moi c'est en train de changer.
Votre silence, qui est de la complicité.
Voici l'appel à témoins de Léa et de son ami Benjamin.
La totalité du témoignage, outre l'article de @lemondefr est ici :
Partagez, likez, allez-y.
Vous n'êtes plus seules.
#LaHonteDoitChangerDeCamp
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Et côté Lazaristes ?
Tout est dit dans ce thread de Natalia :
https://x.com/ntrouiller/status/1837868231924633643
Informations complémentaires
Père Vincent Goguey
- https://www.sudouest.fr/landes/dax/landes-un-pretre-lazariste-du-berceau-vise-par-deux-plaintes-pour-des-agressions-sexuelles-21430401.php
- https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/13/le-combat-de-trois-jeunes-femmes-victimes-d-un-pretre-lazariste-une-emprise-physique-et-spirituelle_6315596_3224.html
- https://diocese40.fr/lettre-de-mgr-nicolas-souchu/
- https://diocese40.fr/communique-du-1er-octobre-2024/
- https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pretre-soupconne-d-agressions-sexuelles-pourquoi-est-il-dans-les-landes-depuis-plusieurs-annees-2835672
- https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/landes-le-diocese-choisit-un-pretre-accuse-d-agression-sexuelle-pour-accompagner-des-jeunes-en-voyage-2938413
- https://www.youtube.com/watch?v=_TRQDA36RwQ
- https://x.com/ntrouiller/status/1839586677976625272
- https://www.golias-editions.fr/2024/10/17/diocese-de-dax-a-quoi-joue-leveque-souchu/
Père Vincent Goguey n'a jamais été condamné par la justice, et n'a donc jamais été reconnu coupable devant la justice française. Cependant, l'Église lui a imposé plusieurs restrictions de ministère et une enquête canonique l'a qualifié d’« absolument récidiviste dans son comportement délictueux ».
Début des années 2000
Les premiers signalements internes à l'église remonteraient au début des années 2000 🡵.
2011 Une première plainte
Une femme (« Karima ») porte plainte au tribunal ecclésiastique de Lille, puis au civil pour des faits datant de 2002 puis 2011. Sans succès. « On m'a juste appris que G. était en sursis » auprès des autorités ecclésiastiques, se rappelle-t-elle 🡵.
2018 Une seconde plainte
Une autre femme (« Claire ») porte plainte pour « agression sexuelle » qu'elle situe en 2015. Elle contacte le responsable des lazaristes de l'époque, qui la reçoit, lui demande pardon et lui indique avoir pris des « mesures », sans plus de précisions 🡵.
2019 Une monition canonique
Une première monition canonique (un avertissement avant d'éventuelles sanctions) est adressée au père Goguey pour son « comportement tactile » avec les personnes qu'il accompagnait 🡵.
Mgr Nicolas Souchu étant informé de restriction de ministère en 2020 (« Ne plus faire d'accompagnement spirituel ni d'entendre des confessions dans un espace fermé, à l'abri de tout regard » « suite à une seconde plainte déposée contre lui » (la seconde plainte date de 2018) 🡵), on peut supposer que celles-ci accompagnaient la monition canonique… à moins qu'elles ne datent de la seconde plainte c'est à dire de 2018.
2020 Arrivée du père Vincent Goguey dans le diocèse Aire et Dax. Mgr Souchu est informé des restrictions de ministère
Au mois de novembre 2020, le père Vincent Goguey est mis au service du diocèse au Berceau, à Saint-Vincent-de-Paul 🡵 après trois années en poste en Dordogne 🡵.
Quelques semaines après sa nomination, le Visiteur de la congrégation (le père Mauvais 🡵) informe Mgr Souchu des restrictions de ministère concernant ce prêtre 🡵 : « Ne plus faire d'accompagnement spirituel ni d'entendre des confessions dans un espace fermé, à l'abri de tout regard » « suite à une seconde plainte déposée contre lui » (la seconde plainte date de 2018) 🡵.
D'étranges affirmations publiées en 2024
- « L'évêque l'assure, à l'époque, il n'a pas connaissance d'une affaire d'agression sexuelle le concernant. La nouvelle ne leur arrive qu'il y a peu, en août 2023 » 🡵.
- « Quand il a appris l'existence des plaintes en 2023, il a d'abord demandé au prêtre de partir nous assure le diocèse » 🡵.
2021 Levée des restrictions et affectation à la pastorale des jeunes… et nouveau témoignage d'agression
En novembre 2021, les restrictions sont levées et l'évêque en a été informé. Mgr Souchu a alors pensé que cette levée, indépendante de son autorité, s'imposait à lui, et nomme le père Goguey à la pastorale des jeunes 🡵.
Eté 2022 pélé en Espagne et pélé VTT
Pèlerinage en Espagne pour les 15-20 ans : il y a même des photos souvenirs publiées (exhumées par l'autrice Natalia Trouiller sur X), où l'on peut voir le prêtre accusé, en short, se pencher sur un groupe d'adolescentes assises sur la plage, ou encore ce prêtre Vincent qui fait un selfie avec l'évêque, entouré d'adolescentes. 🡵
Pélé VTT : « À aucun moment, les encadrants n'ont été mis au courant des accusations qui visaient le prêtre », nous a-t-elle confirmé. Au diocèse de Dax, une autre source confirme : « ui, seul l'évêque était au courant des accusations ». Monseigneur Souchu n'a donc averti ni les organisateurs de la sortie VTT ni les parents qui ont confié leurs enfants pour cette sortie. 🡵
Maître Nadia Debbache, l'avocate de deux plaignantes contre ce prêtre, est atterrée : « Quand on a un prêtre qui est mis en cause, à plusieurs reprises, pour des faits de nature sexuelle à l'égard de jeunes, est-ce qu'on lui confie des missions au contact de jeunes ? Il y a de quoi s'inquiéter du comportement des responsables religieux qui doivent gérer ce type de situation ». L'avocate ajoute, indignée, que les organisateurs de la sortie VTT qu'a encadrée le prêtre accusé n'étaient pas informés de la situation.
2023 Le père Vincent Goguey est « absolument récidiviste dans son comportement délictueux » selon l'enquête canonique préliminaire
Avant l'été, une femme (« Léa ») écrit au provincial et à Mgr Souchu pour leur faire part de l'agression qu'elle a subi en 2017 de la part du père Vincent Goguey 🡵.
En juin 2023, Mgr Souchu demande au Visiteur actuel de faire une enquête préliminaire, en expliquant que ce prêtre ne pouvait pas rester au Berceau. Il est relevé de ses missions auprès du diocèse au mois de septembre de la même année 🡵. Mgr Souchu n'explique cependant pas pourquoi il a laissé le père Goguey en poste l'été.
En juin 2023, Le père Pellefigue [supérieur de la communauté des Lazaristes du Berceau] assure aussi au Monde avoir transmis un signalement au procureur de la République de Nanterre en juin 2023, mais n'avoir reçu « qu'une réponse formelle de réception » 🡵. « Léa » indique qu'il ne sera retrouvé aucune trace de ce signalement 🡵.
En juin 2023, le Visiteur (provincial des Lazaristes) ordonne de faire une enquête préliminaire 🡵 (à la demande de Mgr Souchu 🡵) diligentée par le vice-official du tribunal interdiocésain de Paris. Dans le cadre de celle-ci, « Léa » est auditionnée 🡵. L'enquête conclut, le 27 novembre 2023, à un « fumus delicti », c'est-à-dire que l'Église considère que l'accusation est vraisemblable. Il est aussi précisé que le père Vincent Goguey est « absolument récidiviste dans son comportement délictueux ». Pour autant, le rapport préconise « la réprimande et le précepte, qui semblent plus appropriés (…) vu qu'il n'y a pas stricto sensu d'abus sexuel, mais certainement des gestes à connotation sexuelle contraires au sixième commandement du Décalogue » 🡵.
2024 Une réprimande, des restrictions de ministère… Un retour au Berceau et au moins une nouvelle plainte
Suite à l'enquête de 2023, une réprimande est administrée par le père Frédéric Pellefigue, supérieur de la communauté des lazaristes, le 19 février 2024. « Je vous exhorte à prendre conscience du devoir de changer absolument votre comportement en adoptant la réserve nécessaire qui prévaut dans les relations humaines, en particulier avec les femmes », lui demande le Visiteur provincial de France 🡵.
Suite à cette enquête, le Visiteur a donné à ce prêtre trois restrictions dans son ministère :
- ne pas avoir de contact avec les personnes plaignantes (ce prêtre était très actif sur les réseaux sociaux).
- Pas d'accompagnement spirituel de femmes de moins de 30 ans pour 5 ans.
- Pas de confessions de femmes de moins de 30 ans pour 5 ans.
Le Visiteur a ajouté une demande de suivi psychologique.
Visiblement, les faits ont été jugés plus que crédibles, quand on voit qu'il avait eu en 2020-2021 pour seule interdiction de « Ne plus faire d'accompagnement spirituel ni d'entendre des confessions dans un espace fermé, à l'abri de tout regard ».
Le 1er mars 2024, le père Vincent Goguey revient au Berceau, avec l'accord de Mgr Nicolas Souchu, « sans qu'il ait de mission dans le diocèse » 🡵, tout en sachant que ce lieu accueille des événements diocésains, y compris en lien avec l'aumônerie étudiante 🡵.
En septembre, « Une plainte a été déposée au parquet de Nanterre. Elle vient d'arriver au parquet de Dax. Tant que la justice civile ne s'est pas prononcée, l'enquête canonique ne peut pas se réaliser » selon Mgr Nicolas Souchu 🡵. Selon le Monde, « le parquet de Nanterre confirme que « deux plaintes concernant trois victimes de faits d'agression sexuelle » lui ont été transmises, dont il s'est dessaisi au profit du « procureur de la République du domicile de l'auteur présumé, le procureur du tribunal judiciaire de Dax » 🡵.
À la lecture des faits et de leur chronologie, faire passer le traitement de cette affaire sur le compte d'un manque de discernement relève de l'imposture. Malgré les révélations qui surgissent dans le monde entier, malgré les travaux de la Ciase en France, nombre de responsables religieux ne changent pas leur pratique et font perdurer l'immunité sacerdotale (Cf. Golias Hebdo n°835 et l'analyse du sociologue Josselin Tricou). Ce qui montre l'ampleur de la tâche qu'il reste à accomplir en la matière.
Mgr Nicolas Souchu
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/personne/mgr-nicolas-souchu/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Souchu
- https://eglise.catholique.fr/actualites/364223-ordination-episcopale-de-mgr-souchu-le-18-janvier-a-rennes/
- https://eglise.catholique.fr/actualites/450116-monseigneur-souchu/
- https://x.com/afpfr/status/1794345848949842005
- https://www.20minutes.fr/justice/4131708-20250102-condamne-centaines-viols-agressions-sexuelles-ancien-pretre-orleans-renonce-faire-appel
- https://www.ktotv.com/article/mgr-souchu-eveque-daire-et-dax
- https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-format/non-denonciation-d-abus-sexuels-dans-l-eglise-a-orleans-le-silence-de-vicaires-generaux-pointe-du-doigt-1638133
- https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loiret/orleans/proces-scitivaux-le-pretre-nous-a-mis-de-la-poudre-aux-yeux-comment-une-famille-a-ete-bernee-pour-ne-pas-voir-l-horreur-2974085.html
- https://diocese40.fr/lettre-de-mgr-nicolas-souchu/
- https://x.com/ntrouiller/status/1839586677976625272
- https://diocese40.fr/communique-du-diocese-daire-et-dax/
Dates clé
- 1986 Ordonné prêtre pour le diocèse d'Orléans 🡵
- 2008-2017 Évêque auxiliaire de Rennes, Dol et Saint-Malo 🡵
- Depuis 2017 Évêque d'Aire et Dax 🡵
Affaires médiatisées
Père Olivier de Scitivaux
En 2024, le père Olivier de Scitivaux a été reconnu coupable de centaines de viols et agressions sexuelles aggravées et condamné à 17 ans de réclusion criminelle (période de sûreté de 10 ans 🡵), assortie d'un « suivi sociojudiciaire », « une injonction de soins », « l'interdiction d'exercer toute activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs » 🡵.
Avant d'être évêque, Mgr Nicolas Souchu a été vicaire général du diocèse d'Orléans de 2000 à 2008 🡵 🡵.
En 2007, une religieuse rencontre Nicolas Souchu (alors vicaire général) dans le cadre d'un projet de pèlerinage à Rome avec des collégiens, auquel Olivier De Scitivaux doit participer. Et le vicaire général lui confirme que des lettres étaient déjà parvenues à l'évêché et qu'une enquête avait été menée 🡵.
Lors du procès de 2024, Mgr Nicolas Souchu a expliqué ne pas se souvenir des alertes 🡵.
Une autre fois, le vicaire général du diocèse demande aux parents de ne plus loger Pierre chez le prêtre, « parce qu'il était mineur ». Ce que l'ancien vicaire, Nicolas Souchu, a nié devant le tribunal 🡵.
Père Vincent Goguey
Mgr Nicolas Souchu a laissé le père Vincent Goguey, alors accusé d'agression sexuelle par plusieurs femmes, accompagner la pastorale des jeunes de son diocèse. Le maintien du Père Vincent Goguey a été interprété par certains comme une mise en danger des mineurs, alors que Mgr Nicolas Souchu n'ignorait rien des accusations pesant contre ce prêtre, et alors que le père Vincent Goguey avait déjà été sanctionné canoniquement auparavant.
Par la suite, le 1er mars 2024, le père Vincent Goguey revient au Berceau, avec l'accord de Mgr Nicolas Souchu, « sans qu'il ait de mission dans le diocèse » 🡵, tout en sachant que ce lieu accueille des événements diocésains, y compris en lien avec l'aumônerie étudiante 🡵.
Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax, dit Cendrillon
En 2025, le collectif d'anciens élèves dépose une plainte. Mgr Souchu et le directeur diocésain de l'Enseignement catholique signent alors un communiqué qui se termine par la phrase : « Le temps du silence est révolu. Celui de la justice, de la vérité et de la réparation est venu » 🡵.
Alors que Mgr Nicolas Souchu a été extrêmement critiqué pour sa gestion des affaires Olivier de Scitivaux et Vincent Goguey, cette phrase n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux.
Diocèse d'Aire et Dax
- https://diocese40.fr/
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/structure/diocese-aire-et-dax/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Dioc%C3%A8se_d%27Aire_et_Dax
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Sarrab%C3%A8re
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Breton_
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Gaschignard
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/personne/mgr-nicolas-souchu/
Derniers évêques
- 1978-2002 : Mgr Robert Sarrabère 🡵
- 2002-2012 : Mgr Philippe Breton 🡵
- 2012-2017 : Mgr Hervé Gaschignard 🡵
- Depuis 2017 : Mgr Nicolas Souchu 🡵
Voir aussi :