Abbé Pierre : Les premiers journalistes de retour des archives

« L’Assemblée des cardinaux et archevêques » est citée dans plusieurs de ces courriers, il semble donc que toute la hiérarchie était informée. Plusieurs noms de hauts dignitaires de l’Église reviennent, dans des lettres datées de 1956, 1958 ou 1959. Ainsi l’ecclésiastique Jean Villot, alors secrétaire général de l’épiscopat, écrit en ces termes au cardinal Gerlier, le 10 janvier 1958 : « Le prétexte de santé qui a été invoqué ne sert qu’à couvrir son maintien dans une clinique des environs de Genève. Si je me permets d’écrire à Votre Éminence, alors qu’elle est peut-être informée, par ailleurs, de cette situation si pénible, c’est pour que l’on évite, autant qu’il sera possible, de faire des compliments publics à l’abbé, et pour que l’on s’en tienne strictement aux lois d’un accueil fraternel ».

« Il ne faut pas se dissimuler, en effet, que tout cela pourra, un jour ou l’autre, être connu et que l’opinion serait bien surprise alors de voir que la hiérarchie catholique a maintenu sa confiance à l’abbé Pierre. Il y a longtemps déjà que le PC a un dossier à son sujet. Toute la psychologie de l’abbé, attachante par l’humilité avec laquelle il parle de ses faiblesses, n’en est pas moins fort inquiétante et trouble par la facilité avec laquelle il les accepte et en minimise la gravité. »

RTL

Rappel : un dossier assez mince, pour Mgr Eric de Moulins-Beaufort

Concernant l’abbé Pierre, elles contiennent « un dossier assez mince » avec « quelques lettres » qui montrent que le Bureau central des cardinaux de l’époque « a pris connaissance du comportement » du prêtre.

« Il y a un élément sur le fait qu’il est parti en Suisse » dans les années 1950, mais sans « aucun détail sur ce qui s’y passe », et « c’est à peu près tout », a ajouté le responsable de la CEF.

La Croix