Abbé Pierre : l'institution catholique avait mis en oeuvre des mesures de surveillance

1958 le cardinal archevêque de Paris Maurice Feltin s’oppose à ce que l’Abbé Pierre soit promu officier de la Légion d’honneur

Dans une lettre datée du 27 juin 1958, que Libération a consultée et citée également par le Monde, le cardinal archevêque de Paris Maurice Feltin répond au ministre des Anciens Combattants, Edmond Michelet, pour expliquer qu’il n’est pas opportun d’attribuer une nouvelle décoration à l’abbé Pierre alors qu’il est envisagé de le promouvoir officier de la Légion d’honneur. «L’intéressé est un grand malade», écrit Feltin. «Il semble préférable, actuellement, de faire silence sur lui», ajoute le prélat qui précise s’adresser «très confidentiellement» au ministre.

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A partir de la fin des années 50 : l’abbé Pierre sous surveillance

Dans ces années-là [fin des années 50], l’Église catholique met en place un dispositif très strict de surveillance de l’abbé Pierre, accompagné de deux «socius», sortes de conseillers spirituels qui font aussi office de chaperons, et une surveillance de son agenda par Mgr Julien Gouet, personnage central et secrétaire de l’Assemblée des cardinaux et archevêques (ACA). Le prélat l’autorise ou non à assister à telle ou telle manifestation, d’honorer ou non telle invitation.

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La hiérarchie catholique est aujoud’hui silencieuse sur la durée de cette surveillance…

Mgr Gérard Defois dit n’avaoir été au courant de rien

Ancien archevêque de Lille, Mgr Gérard Defois a occupé les fonctions centrales de secrétaire général de l’épiscopat, de 1977 à 1983. «Je n’ai pas eu connaissance d’affaires concernant l’abbé Pierre ni à gérer quoi que ce soit», soutient-il, contacté par Libération.

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Le diocèse de Grenoble reste silencieux

Interrogé, le diocèse de Grenoble, dont le religieux dépendait directement, n’a pas donné suite.

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