Deux victimes de l'ex-père Moulay assignent la Communauté de l'Emmanuel en justice

« Il n’est pas normal qu’une communauté religieuse se lave les mains de ces faits en disant que c’est seulement la faute de l’auteur, s’indigne Aymeric de Bézenac. Nous avons une quinzaine de témoignages de personnes qui racontent avoir émis des signalements. La communauté aurait dû mettre en place des mesures pour faire cesser ces agressions, et elle n’a jamais rien fait de probant. Par exemple, il aurait pu y avoir une interdiction de confesser, puisque plusieurs signalements concernaient des attouchements sexuels commis sur d’autres personnes lors de confessions ».

France Bleu

Selon lui [Maître Aymeric de Bézenac], les défaillances de la communauté de l’Emmanuel, qui est une association publique internationale de fidèles de droit pontifical, sont « un fil rouge dans une histoire de 20 à 25 ans. À deux reprises et à l’unanimité, les responsables du diocèse de Nantes, où Benoît Moulay a suivi sa formation, s’étaient opposés à son ordination » et affirme avoir décelé dans des courriers entre le diocèse du Mans et la communauté « une forme de pression exercée par l’Emmanuel pour que ce prêtre soit ordonné. » Autre négligence pointée du doigt par Me de Bézenac, le fait que Benoît Moulay ait été prêtre « sans aucune restriction de ministère ou suivi étroit alors qu’il y avait plusieurs signalements [Ndlr : pour attouchements sexuels] au début des années 2000 et que ceux-ci n’ont jamais été traités convenablement, que ce soit par le diocèse du Mans que par la communauté de l’Emmanuel. »

RCF

C’est une procédure rare qui vient d’être lancée devant le tribunal de Nanterre, car le choix de la voie civile est fait pour que désormais l’Institution qui a laissé faire assume ses responsabilités et ne se cache plus derrière le prêtre agresseur.

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Avec cette affaire, on écrit l’histoire de l’Église de France. Car cette action inédite au civil pourrait faire jurisprudence, avec de nombreuses conséquences sur l’Institution"

Maître Aymeric de Bézenac, avocat des deux femmes victimes

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