Abbé Pierre : après les premières révélations, une semaine mouvementée
- https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2024/07/23/l-abbe-pierre-accuse-d-agressions-sexuelles-une-dizaine-de-nouveaux-signalements
- https://www.lefigaro.fr/vox/religion/mgr-eric-de-moulins-beaufort-les-eveques-apportent-leur-part-au-combat-indispensable-contre-les-agressions-et-violences-sexuelles-20240726
De nouveaux signalements
Selon nos informations, de nouveaux signalements dénonçant les agissements de l’abbé Pierre ont été déposés sur la plateforme dédiée à cet effet. L’homme d’église est accusé, dans un rapport, d’agressions sexuelles commises sur plusieurs femmes.
L’action de l’association de lutte contre les violences faites aux enfants Mouv’Enfants
L’association Mouv’Enfants, cofondée par Arnaud Gallais (membre démissionnaire de la Ciivise), s’est fortement mobilisée cette semaine.
Demande du fermeture définitive du centre Abbé-Pierre-Emmaüs d’Esteville
Depuis mercredi 17 juillet, le centre Abbé-Pierre-Emmaüs d’Esteville est fermé « jusqu’à nouvel ordre ». L’association Mouv’Enfants demande sa fermeture définitive, avec une action choc le 21 juillet et au moyen d’une pétition en ligne.
Il est mort maintenant, à quoi cela sert ? », ont lancé avec colère les habitants. Et la réponse a fusé, elle, immédiatement : « Les victimes, elles, sont en vie ».
— Actu.fr
Dès les révélations d’accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de l’abbé Pierre, le directeur du lieu de mémoire, à Esteville, avait décidé de fermer les portes du site. Quatre jours plus tard il s’exprime et affirme que le site doit fermer définitivement.
« La non-dénonciation est un délit trop peu poursuivi »
C’est bien de dire aux victimes qu’on les croit, mais cela ne suffit pas quand on apprend que le diocèse de Grenoble avait l’information, tout comme Martin Hirsch, longtemps à la tête d’Emmaüs France, ou le directeur du lieu de mémoire de l’abbé Pierre à Esteville
(…)
On demande l’ouverture d’une enquête, que le parquet s’autosaisisse. La non-dénonciation est un délit trop peu poursuivi.
La réaction de Mgr Eric de Moulins-Beaufort
#AbbéPierre : que savaient les évêques ? Généraliser ainsi n’a pas de sens. Un ou des évêques ont peut-être su des choses et les ont peut-être insuffisamment traitées en leur temps. Mais tous les évêques, à travers le temps, n’ont pas tout su de l’Abbé Pierre, loin de là. ⤵️1/7
En revanche, je peux dire que tous les évêques d’aujourd’hui sont, depuis la réception du rapport de la #CIASE, réalisé à la demande et grâce au soutien des diocèses et des congrégations religieuses de France, engagés dans le travail nécessaire pour que la vérité se fasse 2/7
et pour que des comportements d’agression ou de violence sexuelle contre des personnes mineures ou adultes, soient traités et signalés aux autorités administratives ou judiciaires comme ils doivent l’être, en mettant au centre l’écoute des personnes qui en ont été victimes. 3/7
Comme l’a rappelé @veroniqueop dans @LePelerincom, c’est l’action de @LaParoleLiberee puis l’attitude adoptée par la #CIASE mandatée par l’Église, qui ont favorisé un climat général offrant aux personnes victimes la possibilité de parler en confiance. 4/7
Nous, évêques, avons pris davantage conscience que toute autorité, si noble soit son origine, peut se transformer en violence de domination et de prise de possession, pouvant dégénérer en abus. Nous, évêques d’aujourd’hui, voulons vivre de cette lucidité-là. 5/7
Nous avançons sur ce chemin, avec des retards, des lenteurs et des maladresses qui sont douloureuses pour les personnes victimes, j’en suis conscient, mais avec détermination aussi. 6/7
Ma tribune en entier dans @Le_Figaro 7/7 https://www.lefigaro.fr/vox/religion/mgr-eric-de-moulins-beaufort-les-eveques-apportent-leur-part-au-combat-indispensable-contre-les-agressions-et-violences-sexuelles-20240726
— @Mgr_EMB
Alors que cette semaine, l’affaire Benoît Moulay a fait la une de nombreux quotidiens, la pharse suivante de Mgr Eric de Moulins-Beaufort a été très commentée sur twitter : « Je peux dire que tous les évêques d’aujourd’hui sont (…) engagés dans le travail nécessaire pour que la vérité se fasse. » @Mgr_EMB
Réaction du diocèse de Grenoble Vienne
Grenoble, le 26 juillet 2024
Objet : Suite à l’article du Monde paru le 20 juillet 2024 sur l’Abbé Pierre
Le père Henri Grouès (Abbé Pierre) ordonné prêtre le 24 août 1938 chez les Capucins, a été intégré au diocèse de Grenoble le 2 mai 1939. Démissionnaire de son poste de vicaire de la cathédrale de Grenoble à partir du 1er janvier 1944, il n’a plus occupé de fonction dans le diocèse à compter de cette date.
Concernant l’article du journal Le Monde en date du 20 juillet 2024, où il est écrit : « les témoignages de la Ciase ont conduit l’un d’entre nous à interroger le diocèse de Grenoble, dont dépendait l’abbé Pierre. Il a reconnu disposer de données, sans les avoir communiquées », nous tenons à apporter la précision suivante :
Lors de la visite de l’un des quatre signataires de l’article, le 20 juin 2020, les archives demandées ont été mises à l’entière disposition de la CIASE.
Elles restent aujourd’hui à la disposition de toute autorité compétente, notamment la Justice.
Soucieux de pouvoir apporter toute lumière sur cette affaire, le diocèse de Grenoble-Vienne réfute toute volonté d’obstruction ou de rétention d’information.
Pour le diocèse de Grenoble-Vienne Sébastien Dos-Santos responsable de la communication
Des réactions, beaucoup de réactions…
Le journal La Croix a consacré un article pour faire part du courrier des lecteurs.
Voici également des réactions accueillies assez défavorablement par les victimes…
L’abbé Pierre est mort, maintenant, c’est le job de Dieu
Le tribunal des hommes jugent les vivants. C’est normal. Mais seul le tribunal de Dieu juge les morts. Ne nous prenons pas pour Dieu et laissons-le exercer sa miséricorde quand « Amour et Vérité se rencontrent ».
Les infirmières : bientôt des assistantes sexuelles ?
Si j’avais été cette infirmière, j’aurais posé la main du vieillard malade sur mon sein, j’aurais offert ce dernier petit bonheur, ce réconfort féminin à un homme qui avait passé sa vie à distribuer de la chaleur humaine et en réclamait un peu au moment de mourir.
L’abbé Pierre, un être en souffrance
Comment se fait-il que tout le bien répandu par l’abbé Pierre ne soit pas parvenu à vaincre en son être en souffrance ce foyer de mal qui lui a inspiré les actes que l’on connaît aujourd’hui ?
Remarque : Comme le fait remarquer @Hugo_Baup : « Sauf erreur de ma part, nous n’avons pas de preuve que l’Abbé Pierre était en souffrance. Faire du mal aux autres ne veut pas forcément dire en souffrir. Malheureusement. Les victimes, elles, souffrent clairement, nettement et sans détour. Encore et toujours. »
Si j’avais su que ce n’était pas de l’histoire ancienne…
On ne parlait pas d’agressions, mais de pulsions. On évoquait une maladie et un traitement qui lui aurait été donné depuis lors. Et d’ores et déjà, on considérait que l’une des missions d’Emmaüs était de se protéger et de protéger son fondateur contre lui-même et contre sa maladie.
Pendant un demi-siècle, le mouvement Emmaüs a pensé que ces excès appartenaient à l’histoire ancienne, qu’ils avaient été surmontés et qu’il ne fallait rien faire qui détourne du combat contre la misère et que l’on avait su canaliser l’énergie débordante de l’abbé Pierre vers de justes causes.