Procès pour abus de faiblesse à la Famille missionnaire de Notre-Dame

Le père Bernard et sa communauté religieuse sont soupçonnés d’un « abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse (…) d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement », a déclaré le président à l’ouverture de l’audience au tribunal correctionnel de Privas.

Les témoignages évoquent le recrutement de personnes jeunes, manquant de maturité et de discernement (« de jeunes adultes peu structurés, à la personnalité malléable, n’ayant pas encore aiguisé leur esprit critique »). Serait exercée dans la communauté « une limitation drastique des contacts entretenus par les membres avec l’extérieur, et même avec leur propre famille. »

La Miviludes se fait aussi l’écho de « difficultés d’accès aux soins médicaux » et d’une « manipulation des membres, notamment par les confesseurs, qui répéteraient ce qui est dit, et culpabiliseraient les personnes confessées pour leur enlever leurs repères ». À la suite de la publication de ce rapport, la FMND s’était défendue par un communiqué dans lequel elle dénonçait des « propos anonymes sans fondement », et affirmait que ses membres étaient « libres, heureux et sereins ».

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Au-delà des poursuites pénales, la FMND est aussi dans le viseur des autorités ecclésiales depuis plusieurs années. À l’issue d’une visite canonique de 2019, le dicastère pour les instituts de vie consacrée, à Rome, a estimé qu’il était « clairement mis en lumière des difficultés préoccupantes concernant principalement l’exercice de l’autorité et l’obéissance, la qualité de la formation des membres et l’autoréférentialité du groupe ».

Ces conclusions ont amené le Saint-Siège à nommer Mgr Jean-Christophe Lagleize, archevêque émérite de Metz, comme assistant apostolique de la FMND fin 2021.

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