« Quand le diable a revêtu l'habit » : des victimes de pédocriminalité dénoncent l'« inertie » de l'Église
« L’objectif de ce livre est de démontrer que la plupart des violences sexuelles répondent à un schéma. Les prédateurs vous enrôlent dans une toile d’emprise, vous hypnotisent par leur prétendue sainteté, leur honorabilité. Avant de passer à l’acte et de vous laisser seul avec vous-même. » Gaël (le prénom a été changé), 58 ans, a été violé à plusieurs reprises par des moines d’une abbaye normande, lorsqu’il avait entre 14 et 18 ans. A l’instar de dix autres victimes de religieux, il a décidé de raconter son agression – et les conséquences de celle-ci – dans un ouvrage inédit (Quand le diable a revêtu l’habit, sous la direction de Michèle Fay et Claire Horeau, Karthala, 240 pages, 20 euros)
— Le Monde
Remarque : l’un des témoignages concerne des faits commis par le père Louis Mouren, fondateur de l’association les liens brisés. Un appel à témoignage a été lancé à son sujet ainsi qu’au sujet de son successeur (dont le nom n’a pas été communiqué dans la presse).
Informations complémentaires
Appel à Témoignages : association les liens brisés
Ci-dessous, vous trouverez deux appels à témoins publiés par la Compagnie de Jésus, le 17 mars 2023 (première journée nationale de prière pour les victimes de violences et d’agressions sexuelles au sein de l’Église), mettant en cause, sans les nommer, deux jésuites qui se sont succédé à la direction de l’association « Les liens brisés ». Cette mesure concrète atteste de la ferme résolution prise par les jésuites « de faire la lumière sur les exactions commises dans le passé, […] afin de permettre à d’éventuelles personnes victimes de se faire connaître », peut-on lire dans la newsletter jésuite n° 92 du même jour.
Suite à la sortie du livre Quand le diable a revêtu l’habit et à l’article paru dans Le Monde du 11 juin 2024, la Compagnie a modifié le premier appel concernant Les liens brisés #1, y ajoutant le nom du jésuite mis en cause, Louis Mouren.
Louis Mouren, jésuite – Association les liens brisés #1
Les faits concernent l’association les liens brisés, fondée en 1954, domiciliée à Paris, d’abord rue Linné, puis rue Notre-Dame de Lorette jusqu’à sa dissolution en 2013.
La personne victime, un homme, a relaté des faits d’attouchement, d’agressions sexuelles et de viol alors qu’elle avait de 13 à 17 ans entre 1966/67 et 1972.
Le jésuite mis en cause, Louis Mouren, aujourd’hui décédé, fondateur-responsable de l’association, prenait en charge de jeunes orphelins, notamment dans l’orphelinat des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, situé rue de Lorraine à Saint-Germain en Laye, les plaçait dans des écoles (école Saint-Euverte à Orléans, collège Saint-Nicolas de Vaugirard, …) et finançait leur scolarité.Les faits relatés ont eu lieu au 42 rue de Grenelle à Paris, et à l’école Saint-Euverte à Orléans.
(publié le 17 mars 2023 – Mis à jour le 11 juin 2024)
Association les liens brisés #2
Le jésuite directeur de l’association les liens brisés de 1985 à 1998, aujourd’hui décédé, est suspecté de s’être rendu coupable d’agressions sexuelles sur des jeunes femmes accueillies par l’association (attentat à la pudeur et attouchement sous prétexte de massages thérapeutiques et de soins gynécologiques). Ces faits auraient eu lieu dans un appartement appartenant à l’association situé 42 rue Notre-Dame de Lorette à Paris.
En 1998, des bénévoles ont reçu un témoignage d’une jeune femme accueillie par l’association et ont alerté le Provincial des jésuites qui a décidé de relever de ses fonctions au sein de l’association le jésuite concerné.
(publié le 17 mars 2023)