Procès d'Olivier de Scitivaux - L'amnésie d'anciens responsables du diocèse d'Orléans

« Comment un prêtre, un ami, peut faire ça à un enfant ? » Témoin effaré de « l’amnésie » d’anciens responsables du diocèse d’Orléans, passés à la barre ce mardi, affirmant tous ne pas se souvenir de ce qu’il se passait vraiment, Quentin a décidé d’être apostasié à l’issue du procès.

Mgr Jacques Blaquart : « Je n’ai pas fait assez et j’aurais pu mieux faire »

« Les penchants d’Olivier De Scitivaux pour les jeunes garçons, c’est quelque chose qui était connu, comme la Loire qui coule sous le pont », a ainsi déclaré l’un des témoins entendus par les enquêteurs, paroissienne impliquée dans la vie de l’église lorsqu’Olivier de Scitivaux était prêtre à Saint-Paterne. Des alertes parvenues à l’évêché, il y en a eu dès 1997, notamment après des séjours en camps de vacances à Perros-Guirec en Bretagne ou lors de pèlerinages à Rome.

Les courriers évoquent des « blagues graveleuses », des « jeux inappropriés » mais aussi clairement « des agissements pédophiles », avec pour seule réaction un « recadrage » du prêtre et sa mutation dans la paroisse Orléans-Nord en 2000 (Saint-Jean-de-la-Ruelle, La Chapelle-Saint-Mesmin, Ingré…).

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« Il jouait à touche-touche avec les garçons », « on parlait de chahut mais des chahuts en tripotant », confie Marie-Paule, responsable de l’aumônerie à l’époque, qui regrette que ses alertes n’aient pas été entendues par l’évêque de l’époque, Gérard Daucourt.

« Ordre m’avait été donné de me taire », ajoute la retraitée, « on me reprochait de ne pas avoir des faits précis mais ce que j’avais aujourd’hui s’appelle des signaux faibles ».

Bousculé par les avocats des plaignants, Mgr Daucourt, désormais évêque de Nanterre, dit avoir « cru à la dénégation » d’Olivier de Scitivaux de Greische et considéré « qu’il n’y avait rien de grave ».

« Je n’avais ni plainte ni preuve », se défend-il.

Son successeur, Mgr Jacques Blaquart, destinataire dès 2012 d’une lettre faisant état de possibles « agissements » pédocriminels dans son diocèse, n’a lui saisi la justice qu’en 2018.

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Un jour, le père des trois frères découvre des photos pédopornographiques sur l’ordinateur d’Olivier de Scitivaux. « Il a été tellement surpris, il a fermé l’ordinateur tout de suite, et lui a dit de tout supprimer tout de suite. » Rien de plus. Une autre fois, le vicaire général du diocèse demande aux parents de ne plus loger Pierre chez le prêtre, « parce qu’il était mineur ». Ce que l’ancien vicaire, Nicolas Souchu, a nié ce mardi devant le tribunal. « On lui a demandé s’il y avait un problème avec Scitivaux, il a répondu que non. » Le diocèse avait, pourtant, reçu plusieurs signalements de familles depuis 1997.

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