Le diocèse de Montpellier a décidé de mettre en pause CapMissio

Le diocèse de Montpellier a décidé de mettre en pause CapMissio l'année prochaine après un signalement mettant en cause la gouvernance et l'organisation de l'école d'évangélisation. Le père René-Luc, responsable et fondateur, doit se retirer.

Communiqué de Mgr Turini

Déclaration CapMissio – 4 avril 2024

Mgr Turini a été informé d'un signalement concernant l'organisation et la gouvernance de CapMissio.

Comme c'est l'usage dans ces situations, il a souhaité qu'une visite canonique ait lieu. Pour ne pas être juge et partie, il a tenu à externaliser cette visite.

Elle a été conduite par Mgr Jean-Pierre Batut, actuellement évêque auxiliaire de Toulouse, ancien évêque de Blois et qui a longuement été formateur au séminaire de Paris. Pour cette visite, il a été assisté de Mme Marie Dominique Corthier ancienne directrice du centre spirituel Jésuite Coteaux Païs à Toulouse.

La visite canonique a établi que des personnes ont été fragilisées pendant leur passage à CapMissio, d'autres en ont pris conscience dans la période qui a suivi. Mgr Turini a tenu à leur demander pardon.

Les personnes auditionnées ont vécu cette visite comme un temps privilégié pour parler en toute liberté.

Sans parti pris et sans idée préconçue, les visiteurs :

  • d'une part, ont écouté avec empathie les personnes auditionnées en prenant au sérieux leur témoignage et

  • d'autre part, ont cherché une sortie de crise pour CapMissio avec une lucidité plus grande sur ses manques tout en proposant des atouts nouveaux pour son avenir. L'archevêque demeure convaincu que rester sans agir aurait été :

  • un manque de respect pour les témoins qui se sont exprimés pour dire leur mal-être et

  • une marque de mépris pour les personnes qui lui ont écrit longuement et avec précision pour attirer son attention sur les difficultés rencontrés.

Mgr Turini a remercié les uns et les autres pour leur courage.

Les visiteurs ont tenu à souligner :

  • la grande qualité humaine des personnes auditionnées,
  • leur intérêt pour cette visite canonique dans un souci de vérité.

Les visiteurs ne se sont pas situés comme des procureurs mais ont aidé l'archevêque à porter un regard lucide sur la situation de Capmissio, ce qui pose la question du mode de présence et de gouvernement du Responsable fondateur de CapMissio.

  • Certains lui témoignent beaucoup de gratitude. Ils ont bien vécu l'année et lui doivent l'essentiel de ce qu'ils ont vécu,
  • D'autres, ceux qui ont eu des difficultés ou des souffrances, sont portés à lui en attribuer la plus grande part de responsabilité.

C'est ce contraste que les auditions des visiteurs ont mis en valeur.

L'intuition de Capmissio est bonne. Certains jeunes au cours de cette césure d'un an ont pu :

  • s'enraciner davantage dans leur vie de foi,
  • apprendre à témoigner avant de s'engager dans un métier ou une démarche vocationnelle.

Mais cela ne doit pas cacher la mise au jour de dysfonctionnements qui ont ébranlé l'équilibre humain, spirituel, psychologique d'un certain nombre de capmissionnaires et cela doit être entendu par le pasteur du diocèse.

Ce qui l'a conduit à prendre des décisions immédiates :

  1. Dans la situation actuelle, il n'est pas possible de recruter une nouvelle promotion pour la rentrée prochaine.
  2. Durant cette année de jachère (septembre 2024-septembre 2025) et l'école CapMissio étant fermée, Mgr Turini propose d'initier une réflexion pour reprendre l'intuition de Capmissio, changer ce qui doit l'être pour partir sur un nouveau projet. Il invitera dans ce groupe de travail des capmissionnaires volontaires et des personnes formées dans des domaines variés comme le rapport l'y invite : secteurs de l'éducation, du discernement spirituel, de la formation biblique, de la formation à la connaissance de soi, à l'écoute et au dialogue, de la formation à l'évangélisation dans la variété de ses approches.
  3. Il se propose de rencontrer dans le cadre d'un groupe de parole, soit en présentiel soit en visio, les capmissionnaires qui ont besoin de mettre à plat tout ce qui n'a pas pu se dire, afin de leur proposer le meilleur accompagnement. Il s'engage également à une démarche de réparation.
  4. Il demande au responsable fondateur de CapMissio de s'en retirer
  5. Pour la promotion actuelle, Mgr Norbert Turini se doit de réunir toutes les conditions pour que les capmissionnaires qui le désirent puissent terminer leur année puisqu'ils s'y sont engagés personnellement. L'archevêque en assume personnellement la veille épiscopale et la responsabilité.

4 avril 2024\

  • Mgr Norbert Turini
    Archevêque de Montpellier

Diocèse de Montpellier

Communiqué des membres du Conseil d'Administration

Communiqué du conseil d'administration de CapMissio
Suite à l'annonce, par Mgr Turini, de la fermeture de l'école

Montpellier, le 9 avril 2024,

Le mercredi 14 février, nous avons été informés que Monseigneur Turini, Archevêque de Montpellier depuis deux ans, avait lancé une visite canonique à la suite d'un signalement concernant l'organisation et la gouvernance de CapMissio.

Il est regrettable que les membres du Conseil d'Administration, organe de direction et de gouvernance de l'association, n'aient pas été auditionnés par les visiteurs, ce qui aurait permis de faire valoir une autre vision et probablement d'apporter plus de nuances dans les conclusions du rapport de la visite.

Depuis l'ouverture en interne de débats concernant l'avenir proche de l'école et la passation de pouvoirs du Père René-Luc prévue l'année prochaine, des différences de points de vue ont mené le couple qui s'occupait de l'école à une vive opposition au Père René-Luc.

Une visite canonique a été conduite sur trois jours par Mgr Jean-Pierre Batut, Évêque auxiliaire de Toulouse, assisté de Mme Marie Dominique Corthier ancienne directrice du centre spirituel Jésuite Coteaux Païs à Toulouse. Il ressort de cette visite des témoignages anonymes et peu de place ne semble avoir été accordée à la défense du Père René-Luc et de l'association CapMissio. A l'issue de cette visite, le diocèse a annoncé vouloir fermer l'école et renvoyer le Père René-Luc, alors même qu'aucun fait grave concernant ce dernier n'a pu être avancé ni en privé, ni en public.

Il nous semble qu'il y avait d'autres solutions moins radicales et qu'il n'y avait pas d'urgence, à deux mois de la fin de l'année, à fermer l'école et à renvoyer le Père René-Luc sans autre forme de procès comme s'il y avait un danger pour les jeunes de la promotion en cours.

Il y avait certainement d'autres moyens de régulation et de traitement des dysfonctionnements qui n'ont pas été employés ou favorisés par l'autorité ecclésiale, ce que l'on ne peut que regretter dans cette triste affaire où se mêlent également des rancœurs de différentes personnes.

Il y a, selon nous, une disproportion manifeste entre les dysfonctionnements soulevés, dont le Père René-Luc avait conscience, et les décisions radicales prises : un coup fatal est porté à une œuvre, certes imparfaite, mais utile et qui méritait des autorités ecclésiales un accompagnement plutôt qu'une fermeture immédiate. Nous avions déjà mis en place plusieurs mesures d'amélioration au fil des ans : une coach Talenthéo intervenait pour le fonctionnement de l'équipe des salariés, les jeunes avaient une psychologue à la disposition des capmissionnaires, chaque jeune avait une famille relais référente… Il y avait sans doute bien d'autres ajustements à opérer, comme dans toute institution éducative de jeunes. Le rapport est d'ailleurs très clair sur le fond de l'affaire et mentionne : « les jeunes équilibrés et solides ont bien vécu l'école et sa sortie ; des jeunes déjà fragiles, l'ont vécu douloureusement ». Même si ces derniers sont minoritaires, cette souffrance exprimée doit être prise en considération et mérite un véritable accompagnement de la part du diocèse. Le Père René-Luc et nous-mêmes sommes désolés que certains jeunes aient pu être blessés, notamment par la forte personnalité du Père René-Luc, un peu trop dynamique pour certains et, parfois, un peu bourru : mais nous pouvons aussi attester qu'il sait se remettre en question et opérer des changements quand cela lui est demandé.

Le Père René-Luc est vraiment effondré de savoir que des jeunes ont pu être blessés à ce point, et il leur a demandé pardon publiquement lors de la présentation des conclusions du rapport le mercredi 3 avril à la villa diocésaine.

S'agissant du contraste dont parle Mgr Turini dans son communiqué officiel entre les expériences des jeunes vécues à CapMissio, de très nombreux anciens capmissionnaires, plusieurs dizaines, nous ont fait savoir qu'ils déploraient de ne pas avoir été auditionnés pour dire à quel point CapMissio avait transformé positivement leur vie. Ces jeunes ont également été bouleversés par les conclusions de la visite canonique et ont souligné la disproportion manifeste entre les dysfonctionnements soulevés et les solutions qui auraient pu être mises en place pour permettre à l'œuvre de continuer de grandir et de porter du fruit.

Le renvoi, publiquement et sans autre forme de procès, du Père René-Luc l'atteint profondément dans sa personne et son ministère.

Nous ne minimisons pas la souffrance des jeunes qui se sont plaints, et nous sommes reconnaissants à Mgr Turini de les avoir pris en considération avec sérieux.

Nous regrettons cependant la cessation d'une œuvre qui a porté et porte encore du fruit, comme en témoignent de nombreux jeunes capmissionnaires. Beaucoup d'entre eux sont d'ailleurs aujourd'hui engagés pour l'Église dans leurs réalités respectives. A la demande de Mgr Turini, CapMissio sera donc fermée et après une année de jachère, l'archevêque de Montpellier a annoncé vouloir lancer une nouvelle école d'évangélisation en suivant l'intuition source de CapMissio…

Nous sommes très affligés par ce qu'endurent les dix jeunes de la promotion en cours ; nous voulons leur manifester ici tout notre soutien et nous remercions Mgr Turini de mettre tout en œuvre pour permettre à ceux d'entre eux qui le souhaitent de finir leur année sous sa responsabilité.

Nous tenons à remercier du fond du cœur tous ceux qui ont soutenu CapMissio tout au long de ces neuf années, en particulier les donateurs, les intervenants, les familles relais, les bénévoles engagés et les paroissiens de St Bernadette. Nous remercions les jeunes missionnaires qui ont eu l'audace de donner un an de leur vie pour servir l'Église et se former à la mission. Nous remercions enfin tous ceux qui ont fait confiance à CapMissio en ouvrant leurs portes aux jeunes pour des missions : les prêtres, religieux et consacrés, les directeurs d'établissements et d'associations, et les laïcs en mission du diocèse de Montpellier.

Nous restons en union de prière avec les jeunes qui ont été blessés et avec toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à notre belle aventure missionnaire. Nous sommes sûrs que les fruits de CapMissio continueront de grandir à travers vous. Que la paix de Jésus descende dans tous les cœurs.

Les membres du Conseil d'Administration

Communiqué du conseil d'administration de CapMissio, publié sur le compte Facebook du père René-Luc

Communiqué d'anciens de CapMissio

Le 15 avril 2024, des anciens de CapMissio prennent la parole sur la décision du diocèse de Montpellier de fermer l'école où ils ont donné un an de leur vie. Cette décision a été annoncée le 3 avril 2024 par Mgr Turini qui a présenté les conclusions d'une visite canonique initiée en février suite à un signalement concernant l'organisation et la gouvernance de CapMissio. Cette école d'évangélisation, fondée en 2015 par Mgr Carré et le Père René-Luc, a accueilli 87 jeunes, qui ont tous donné une année de leur vie pour se former à la mission et servir le diocèse de Montpellier.

« Si eux se taisent, les pierres crieront » (Lc 19, 40).

Nous, anciens de CapMissio, souhaitons par le biais de cette tribune apporter un éclairage supplémentaire car nous sommes fiers de notre année missionnaire vécue à Montpellier. Dans son communiqué, Mgr Turini nous y a d'ailleurs invité : « les anciens de CapMissio qui ressentent le besoin de mettre à plat tout ce qui n'a pas pu être exprimé. »

Nous exprimons donc publiquement nos voix à travers cette tribune, afin de partager notre expérience positive car à aucun moment lors de la visite canonique, nous n'avons été informés ou consultés, ni par le diocèse, ni par les visiteurs. Nous soulignons que cette démarche est entièrement portée par les anciens et que ni le Père René-Luc ni le CA de CapMissio n'y ont pris part.

Nous espérons également que cette tribune incitera les autorités ecclésiales à réfléchir et à améliorer la manière dont elles organisent et conduisent les visites canoniques. Cela permettrait d'éviter à d'autres œuvres d'Église de connaître le même sort malheureux, avec une fermeture aussi soudaine que celle que nous avons connue en un mois.

Préoccupations sur la temporalité et la procédure de la visite canonique

Les auditions de la visite canonique ont duré trois jours et ont été conduites par Mgr Jean-Pierre Batut et Mme Marie-Dominique Corthier du diocèse de Toulouse. Ces visiteurs ont auditionné le couple qui travaillait aux côtés du Père René-Luc et qui est à l'origine de la plainte sur la gouvernance, un autre couple qui s'est associé à eux, et des anciens de CapMissio qui ont parlé de fragilités psychologiques engendrées par leur année.

Nous comprenons que Mgr Turini ait lancé cette visite canonique suite à ces signalements, surtout dans le contexte de prudence de l'Église. Toutefois nous, les anciens de CapMissio, avons eu connaissance de manière informelle de cette visite deux jours seulement avant sa clôture. Sur 87 jeunes, uniquement 8 anciens de Capmissio ont été auditionnés pour livrer des témoignages d'expérience négatives ou à charge. Les 10 jeunes de la promotion actuelle ont aussi été reçus par les visiteurs, mais comme la restitution l'a indiqué, ils n'ont pas réellement compris l'objet et manquaient de recul.

Nous nous interrogeons donc sur le format, la rapidité et le déséquilibre manifeste des éléments pris en compte. Pourquoi cette absence de communication et un échantillon limité quasi-exclusivement à charge ? Nous ne comprenons pas comment il est possible d'obtenir une vision complète de la réalité de CapMissio qui existe depuis maintenant près de 10 ans avec un tel procédé.

Nous regrettons aussi que les visiteurs n'aient pas auditionné d'autres parties prenantes clés. Par exemple, bien que la visite canonique ait porté sur une question de gouvernance, les membres du conseil d'administration n'ont pas été entendus. Nous les connaissons tous bien : le vice-président qui est expert-comptable, le secrétaire qui est avocat, la trésorière qui est une chef d'entreprise, et un prêtre qui représente le diocèse au conseil d'administration. De même, les visiteurs n'ont pas cherché à entrer en contact avec ou à auditionner les anciens salariés, en particulier les deux anciens directeurs adjoints du Père René-Luc et son ancienne assistante de direction.

Reconnaissance de la souffrances des plaignants et éclairage complémentaire

Lors de la restitution il a été mentionné que « les jeunes équilibrés ont bien vécu leur années alors que pour certains jeunes fragiles cela a été plus difficile ». Nous tenons à exprimer tout notre désarroi ainsi que notre soutien à ces anciens. CapMissio est effectivement une école, mais au fil du temps, elle est également devenue une famille de cœur, et comme le dit l'Écriture, « si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Corinthiens 12, 26). Nous avons également appris lors de la restitution que le père René-Luc était lui-même profondément bouleversé et avait demandé pardon publiquement.

Sans minimiser la souffrance des plaignants, nous nous devons tout de même d'apporter un éclairage supplémentaire pour ne pas dévaloriser tout ce que nous avons vécu de beau pendant notre année missionnaire. Ne pas le faire serait un manque de respect envers les bénévoles, nos familles, nos donateurs, nos amis ou encore les paroissiens de Ste Bernadette et les membres du diocèse qui ont soutenu nos missions. De plus, si on se limite à l'image de CapMissio présentée par la visite canonique, qui met principalement en avant des dysfonctionnements, cela ternit gravement la réputation de toutes les personnes impliquées et proches de cette œuvre, à commencer par nous les anciens, nos accompagnateurs, intervenants ou encore les familles-relai bénévoles qui n'auraient pas été capables de faire la part des choses.

Contrastes importants et liberté à réaffirmer

Nous ne voulons pas non plus que toutes les personnes qui ont été touchées positivement lors de nos missions, comme les lycéens ou les habitants de Montpellier, pensent que nous n'étions pas libres. Ni que tous ceux qui ont contribué généreusement soient associés à une image douteuse et mitigée des 9 années d'existence de CapMissio. La restitution de la visite révèle un certain nombre de contrastes entre ce qui est critiqué et ce qui était réellement vécu à CapMissio, ce que nous confirmons également par notre expérience :

  • Le rapport mentionne que « les jeunes équilibrés et solides ont bien vécu l'école et sa sortie ; des jeunes déjà fragiles, l'ont vécu douloureusement ». « Certains témoignent au Père René-Luc beaucoup de gratitude. Ils ont bien vécu l'année et lui doivent l'essentiel de ce qu'ils ont vécu. D'autres, ceux qui ont eu des difficultés ou des souffrances, sont portés à lui en attribuer la plus grande part de responsabilité ».
  • Le rapport dénonce la concentration des pouvoirs du Père René-Luc et en même temps souligne qu'il était en train de passer la main d'ici un ou deux ans au plus tard.
  • Le rapport dénonce l'omniprésence du Père René-Luc et souligne en même temps qu'il ne déjeunait avec nous que trois repas de midi par semaine et évitait d'être avec nous le week-end et les lundis.
  • Le rapport dénonce des dysfonctionnements du suivi spirituel et en même temps souligne que nous avions des accompagnateurs spirituels extérieurs, religieux diocésains, laïcs, homme et femme que nous pouvions choisir et voir librement.
  • Le rapport parle de dysfonctionnement psychologique mais comme le souligne le communiqué du conseil d'administration, « une psychologue intervenait très régulièrement à CapMissio pour donner plusieurs cours tout au long de l'année. C'est vers elle que le père René-Luc renvoyait les jeunes qui demandaient une aide. Ensuite, à son tour, elle renvoyait sur les bons thérapeutes selon les cas. (Cette psychologue n'a pas été auditionnée par les visiteurs) ».
  • Les conclusions de cette visite canonique pourraient laisser une fausse idée d'une école repliée sur elle-même. Pourtant, nous étions au cœur d'une paroisse étudiante entourés de centaines de jeunes et disposions de la liberté de sortir et de voir des amis plusieurs fois par semaine.

Décalage important avec nos propres expériences

Certains des jeunes auditionnés ont indiqué que des dysfonctionnements avaient perturbé leur équilibre humain, spirituel et psychologique, décrivant cette souffrance comme étant « en grande partie due à la personnalité du père René-Luc ». De notre côté, nous avons aussi été choqués par certains propos mentionnés par des médias. Ces descriptions du père René-Luc ne font pas écho à notre propre expérience. Nous connaissons ses qualités comme ses limites pour l'avoir côtoyé de près pendant un an, en particulier son côté bourru, « rugbyman » et parfois directif mais nous ne comprenons pas le décalage avec de telles décisions, ayant pour notre part vécu une expérience positive à son contact et au sein de l'école CapMissio.

A ce jour et à notre connaissance, aucune faute grave et précise n'a été mentionnée lors de la restitution de la visite et le Père René-Luc a même été confirmé par Monseigneur Turini dans l'exercice de son charisme de prédicateur. Les conclusions ont enfin confirmé que « L'intuition de CapMissio est bonne. » et « qu'il n'y avait pas non plus de dérive sectaire ». Nous souhaitons insister sur ces éléments clés qui sont davantage en phase avec notre vécu.

Fermer CapMissio concerne toute l'Église de France

Depuis sa création, CapMissio a accueilli de nombreux jeunes de toute la France qui ont apporté chacun leur pierre à l'édifice. Cette œuvre est le fruit de l'inspiration de l'Esprit Saint à travers l'investissement du diocèse, de nombreux intervenants, bénévoles, ecclésiastiques et bienfaiteurs. CapMissio a eu un rayonnement bien au-delà des frontières de la paroisse étudiante où elle est située. CapMissio a permis à beaucoup de rencontrer Dieu, en commençant par les capmissionnaires eux-mêmes, les étudiants, lycéens et habitants de Montpellier, incarnant ainsi la devise empruntée à Jean-Paul II : « Le Rencontrer, L'aimer, Le faire aimer ». La mission plus spécifique de CapMissio, d'évangéliser les jeunes par les jeunes insérée dans une réalité diocésaine, est unique en son genre et résonne avec l'appel de Jésus adressé à chaque chrétien : annoncer son Amour au cœur de notre monde qui en a tant besoin. Quelle sera la suite de toutes les missions portées par CapMissio ? Quelles possibilités restera-t-il en France pour la formation des jeunes catholiques à l'évangélisation alors que nous voyons ce type d'écoles fermer les unes après les autres faute de soutien de notre Église ? CapMissio était la dernière en activité à ce jour.

Les fruits de CapMissio confirmés par nos propres témoignages

Nous sommes beaucoup d'anciens à attester de la transformation importante et bénéfique opérée en nous grâce à CapMissio. L'école, bien qu'imparfaite, a été incroyablement riche pour nombre d'entre nous et nous a fait grandir humainement et spirituellement. Cette année nous a offert de solides fondations pour notre vie de prière, notre formation théologique et notre capacité à servir l'Église. Aujourd'hui, nous sommes pour la quasi-totalité engagés partout en France et même à l'étranger dans nos paroisses, nos diocèses, dans des mouvements, parfois même en tant que salariés laïcs en mission ou dans des associations catholiques, certains ont également fait le choix de la prêtrise et de la vie religieuse. Nos parcours témoignent des fruits abondants de CapMissio qui doivent être soulignés.

Nous ne voulons pas que notre appartenance à la grande famille de CapMissio soit réduite à cette douloureuse et rapide visite canonique qui a entraîné sa fermeture. Nous voulons donc redire ici haut et fort tout ce que nous avons reçu de beau au cours de cette année qui a marqué positivement notre vie à jamais. Nos témoignages n'ont pas l'intention d'entretenir la polémique, mais au contraire de souligner le bien-fondé d'une école de mission insérée dans un diocèse qui, malgré ses dysfonctionnements, aurait pu être améliorée et méritait de perdurer. Nous espérons que Mgr Turini, ainsi que d'autres évêques, sauront retenir les aspects positifs de CapMissio afin de ne pas perdre cette belle intuition pour l'Église de France.

Contact presse : tribunecapmissio@gmail.com

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