Interrogations sur l'éthique sexuelle de l'Église, par Alain Thomasset

Ce vendredi 15 mars, au siège de la Conférence des évêques de France, à Paris, un colloque est organisé sur « Le discours de l’Église en matière de sexualité et la question des abus ». Selon le théologien jésuite Alain Thomasset, un des organisateurs de ce colloque, l’éthique sexuelle de l’Église de France doit impérativement être travaillée.

Clarifier l’éthique sexuelle, avec une anthropologie relationnelle, poser la personne avant les actes, le désir du bien avant le péché, et revaloriser le fait que les vertus s’apprennent peu à peu, de manière graduelle ; mais aussi « insérer davantage de pédagogie dans la façon d’aborder la sexualité : prendre en compte le temps et le discernement notamment », ou encore « s’intéresser davantage à la justice des relations, notamment entre enfant et adulte ».

Autres éléments de questions pointés par le professeur : une morale sexuelle rigoriste où « tout est grave, pratiquement à égalité ».

Comme l’éthique sexuelle, « essentiellement faite d’interdits et qui amène à une certaine idéalisation de la sexualité : on fabrique un schéma idéal d’une espèce de pureté dans les relations sexuelles, où finalement les seules choses dignes dans l’Église sont un rapport sexuel dans un couple marié et ouvert à la vie, ou pas de vie sexuelle du tout », déplore-t-il. Il conclut : « Face à une volonté de perfection imaginaire et inatteignable, tout peut basculer, on peut virer à l’inverse complet. »