Les béatitudes sortent un livre pour leur 50 ans

Coucou la @CteBeatitudes !
Long time no see hein ?
Alors j'ai ouvert le beau livre publié à l'occasion de vos 50 ans.
Sortir un livre rétrospectif quand on vient de lancer une commission historique, c'est rigolo comme démarche.
Venez, on va le feuilleter ensemble 👇

Ça commence par une préface de Mgr de Kérimel, archevêque de @toulousecatho et évêque référent de la communauté. Sauf que…
Sauf que voilà Kérimel bombardé « évêque protecteur ».
Là, on se dit que c'est quand même vache d'avoir piégé ainsi ce pauvre Guytou.
Il a pas pu relire.

Ben en fait si. C'est assumé.
Se revendiquer « protecteur » d'une communauté dont le numéro deux plus un ancien membre sont l'objet actuellement de procédures canoniques et judiciaires…
Allô, y'a quelqu'un a la comm de Toulouse ?

Puis vient le mot de la présidente de la communauté. 4 lignes sur les abus, tournure passive et impersonnelle, et quand même l'ébauche d'un mea culpa, « ceux dont nous aurions dû prendre soin », c'est mieux que rien. C'est bien Katarinetta bella (tchi tchi). Voyons la suite.

La première partie est consacrée aux débuts de la @CteBeatitudes. Elle est digne d'un manuel soviétique des années 50, vous savez, quand on réécrivait l'histoire au fur et à mesure des purges ?

On imagine bien le comité de redaction:

🙍« Bon les gars, faudrait parler des débuts sans parler du fondateur ».
🙋🏻‍♀️"Bah on n'a que dire que le fondateur c'est l'Esprit Saint !"
🙍« Nan mais évidemment, on va pas dire le contraire mais on peut pas l'écrire comme ça. »
👨‍💼« En gros faut juste diluer Éphraïm… »
👨‍🦳« Oui c'est ça en gros. »
👨‍💼« Bon ben rajoutons les Hammel à Éphraïm et sa femme alors, ils étaient là au début… »
👨‍🦳« Oui mais lui, il a fermé les yeux sur le suicide de Cathy non ? »
👨‍💼« Oh ça va, que celui qui n'a jamais pris une pendaison pour une mort naturelle lui jette la première pierre. C'est parti. »

Donc dans le livre, ça donne une double page « Trouvez Charlie ».

Au moins, on ne peut pas leur reprocher d'être dans le culte du fondateur.
Mais va-t-on nous expliquer pourquoi ce fondateur est si peu mis en avant ? Va-t-on avoir une interview des Hammel, puisque visiblement ils ont COFONDÉ les Béatitudes ? Ça serait intéressant d'avoir leur point de vue, puisqu'ils sont toujours dans la communauté et ne sont pas poursuivis par la justice ? C'est donc qu'ils sont innocents des turpitudes du passé. Pourquoi les mettre à l'écart dans ce cas ? Franchement, je trouve ça dommage.

Donc faute de grives, on fait appel à un beau merle: trois pages de Daniel-Ange qui nous raconte au coin du feu ses souvenirs de gars extérieur aux Béatitudes mais qui les a bien connus quand même.

On peut ainsi parler des débuts sans mentionner Éphraïm une seule fois.

Et du coup quand on l'évoque, c'est dans la bouche d'une adorable vieille sœur.
REGARDEZ-MOI CES JOUES ROSES A BISOUS MOUGNOUMOUGNOU
Et une adorable vieille sœur ça dit que des trucs gentils.

Par exemple, Éphraïm allait à la messe en cachette, le saint homme (mais bon visiblement ça se savait quand même)

Ensuite on a l'inévitable interview de Henry Donneaud op, assistant apostolique de la communauté. Avec quelques perles.

Par exemple ici. Voyez, ce dont la communauté des Béatitudes avait besoin, c'était de mûrir un peu, de « passer de l'adolescence à l'âge adulte ».
Non parce qu'à l'adolescence on viole, on expérimente des thérapies psychospirituelles qui détruisent les gens, à l'âge adulte non.

Alors y'a ça aussi. C'est marrant, ça va décidément à l'encontre de ce que tous les témoins rencontrés disent des réactions de Riri devant la souffrance des victimes.
Tenez, un exemple qui date de 2013-2014.
A la CEF.
Réunion de crise autour de dérives sectaires dans une abbaye.

Plusieurs sœurs sont exclaustrées par une prieure dingue. Le père d'une des sœurs écrit une lettre d'une grande dignité et d'une grande douleur, compte tenu des circonstances. Les dérives qu'il pointe sont flippantes, d'où la cellule de crise. Donneaud est dans les murs de la CEF et quelqu'un suggère de lui demander conseil. On lui explique la situation. Il lit la lettre. D'une pichenette, il la fait retomber sur la table. Et dit simplement :

« Ce sont des gens qui veulent du mal à l'Église ».

Voilà.

L'empathie, la compassion pour les victimes personnifiée.

Alors Riri nous apprend que si la communauté a pu se montrer « orgueilleuse », aujourd'hui elle est « trop discrète » à cause des « épreuves » (comprenez les affaires judiciaires). C'est vrai ça ! Il faut fanfaronner malgré les scandales !

L'interview de Riri se termine avec cette apothéose.

D'abord, la Cté a PRESQUE anticipé la crise des abus dans l'Église.

Alors, comme je dis toujours: « presque », c'est « pas », d'une part, et d'autre part si les scandales ont surgi dès les années 2009 c'est grâce à la presse.

Ensuite, figurez-vous que la communauté a ACCEPTÉ de passer par le feu de la purification.

C'est beau.

Le moment est venu de vous confier un petit secret, chère @CteBeatitudes.
Vous savez, l'idée de la commission historique ?
Demandez donc à Donneaud de qui vous l'a tenez.
Quelqu'un à qui j'en ai parlé. Il m'a répondu « génial, j'en parle à Katarina ».
Depuis, je me marre, parce que je sais précisément depuis quand vous y pensez.
Et pourquoi c'est du vent.

Allez, joyeuse fête de l'Assomption !

(ah et si j'en crois mon petit doigt, « l'épreuve de purification » n'est pas tout à fait terminée. Rendez-vous en septembre 🤫)

@aubracien12 D'ailleurs tiens, Éphraïm est toujours diacre dans le bouquin. Pas de trace de son retour à l'etat laïc après procès canonique didon

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