Père Dieudonné M'Vuatu

Père Dieudonné M'Vuatu

Parcours

Le père Dieudonné M'Vuatu est originaire de Kinshasa en République démocratique du Congo. Après son baccalauréat et un an en faculté de droit, il rejoint la France à 19 ans, la communauté « Le verbe de vie » en Corrèze pendant 3 ans, puis celle de « La fraternité de Marie » en région parisienne pendant 2 ans 🡵. Il rejoint ensuite le séminaire pour le diocèse de Belley-Ars.

• 1999 Ordonné prêtre 🡵.
• Il est nommé vicaire 3 ans à Montrevel, en charge des jeunes, « des moments extraordinaires ». Dans cette paroisse, il devient curé durant 2 ans 🡵.
• 2009 ou 2010 Curé à Bellegarde, en charge de 17 communes et assisté de 2 vicaires 🡵 🡵.
• 2013 Arrivée en septembre au groupement paroissial de Saint-Denis, Montcet, Buellas, Montracol, Polliat, puis élargi au groupement de Péronnas avec Lent, St André sur Vieux Jonc, St Rémy, Servas, soit 10 communes et 22 000 habitants 🡵 🡵.
• 2017 M. l'abbé Dieudonné Mvuatu, curé des paroisses du groupement de Saint-Denis-lès-Bourg, est nommé en outre curé des paroisses du groupement de Péronnas. Il est déchargé de sa mission auprès du Service d'Église auprès des Malades (SEM) de la ville de Bourg-en-Bresse 🡵.
• 2019 le 3 novembre 2019, le père M'Vuatu est suspendu de son ministère à Saint Denis-lès-Bourg 🡵.
• 2023 M. l'abbé Dieudonné MVUATU est nommé prêtre auxiliaire dans le groupement paroissial de Pont-d'Ain, dans l'attente d'une nouvelle nomination. Il réside au presbytère de Saint-Jean-le-Vieux 🡵 🡵.

Accusations et enquêtes

• 2004 🡵 Patricia [prénom d'emprunt] est enceinte. « [Le père Dieudonné M'Vuatu] a piloté mon avortement, hors du diocèse, à Lyon, de même que ma confession. Et il m'a accompagnée à l'hôpital, en utilisant son deuxième nom de famille. » 🡵. Trois autres avortements ont suivi selon Patricia.
• 2014 Une autre femme (Carine, prénom d'emprunt), celle-ci mariée, dénonce à Mgr Pascal Roland une relation similaire avec le prêtre 🡵. Il se trouve que Carine est la sœur de Patricia, mais elles se sont éloignées ; elles ne connaissent pas leur situation respective. Pascal Roland promet de s'en occuper. Rien se passera jusqu'en 2019 🡵.
• 2019
  • Patricia révèle la situation d'emprise de la part du père Dieudonné M'Vuatu. Elle évoque son esclavage sexuel, parfois avec des mots très crus, ses quatre avortements, « ces enfants que je n'aurai jamais », et cette « emprise » qui a duré dix-neuf ans" 🡵.
  • Carine revient voir Mgr Roland 🡵.
  • Le 3 novembre 2019, le père M'Vuatu est suspendu 🡵 par Mgr Roland.
• 2020 Une enquête préliminaire est ouverte le 6 mars 2020 🡵.
• 2021 Classement sans suite de l'enquête le 6 mai 2021 🡵.
• 2023 La justice de l'Église acquitte le prêtre le 26 mai 2023 et le prêtre retrouve ses fonctions 🡵. Le diocèse assure qu'il garde une grande « prudence » à son égard 🡵.
• 2023 Patricia dépose plainte et se constitue partie civile 🡵.
• 2024 En février, ouverture d'une information judiciaire pour viols et agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction, sur une période comprise entre 2001 et 2019 🡵 🡵.

Le témoignage de Patricia, publié dans Golias, montre également à quel point la justice canonique est éprouvante (pour ne pas dire maltraitante) et opaque pour les personnes dénonçant des faits.

Coupable ou non ?

Du point de vue de la justice civile, le père Dieudonné M'Vuatu n'a jamais été reconnu coupable.

• L'enquête préliminaire ouverte le 6 mars 2020 a été classée sans suite en 2021 🡵.
• En février 2024, est ouverte une information judiciaire pour viols et agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction, sur une période comprise entre 2001 et 2019 🡵 🡵. Il reste cependant présumé innocent.

Du point de vue de l'Église

• Le père est suspendu à titre conservatoire en 2019, puis acquitté le 26 mai 2023 🡵 après un parcours du combattant de Patricia devant la justice ecclésiastique 🡵.
• En 2024, le commentaire du vicaire général apporte quelques nuances :

« Nous avons nommé fin 2023 le père M'Vuatu prêtre auxiliaire, c'est-à-dire qu'il peut célébrer quelques messes, donner des coups de main, mais il ne gère pas une paroisse. Lui voudrait plus de responsabilités, mais nous restons prudents », explique le père Frédéric Pelletier, son prédécesseur à Saint-Denis-lès-Bourg, et qui depuis 2013 est vicaire général du diocèse, c'est-à-dire qu'il seconde l'évêque.

« Le tribunal de l'Officialité de Lyon (N.D.L.R. : la justice de l'Église) a dit qu'il ne trouvait pas d'éléments pour ce dont on l'accuse, mais il y a quand même des présomptions sur certaines choses. Donc l'évêque est prudent et ne veut pas lui confier de nouvelles missions où il y aurait le risque de repartir. S'il y a chez lui des déviances, on ne veut pas qu'il soit seul. »

« Il y avait quand même des attitudes qui n'étaient pas ajustées »

« Car le tribunal l'a acquitté faute de preuves, mais a dit qu'il y avait quand même des attitudes qui n'étaient pas ajustées. Cette histoire d'avortement, ce ne sont pas des choses qu'on invente. À ma connaissance, l'évêque a d'ailleurs prévu de rencontrer cette plaignante. Et selon les suites pénales, nous aviserons s'agissant de l'affectation du père M'Vuatu. »

— [Le Progrès, 27 mars 2024]