CapMissio

CapMissio

CapMissio est une école d'évangélisation diocésaine fondée dans le diocèse de Montpellier par Mgr Carré 🡵 et le père René-Luc. La première promotion sera accueillie en septembre 2015. En 2024, CapMissio fermera ses portes à la suite d'une enquête canonique demandée par Mgr Norbert Turini, l'évêque du lieu.

L'origine de l'école

Le père René-Luc est prêtre dans le diocèse d'Albi. Il est extrêmement investi dans l'évangélisation notamment par et pour les jeunes (il a passé sept ans de ministère à Jeunesse-Lumière) mais également dans le champ de la prédication à l'aide de son témoignage de vie relaté dans le livre Dieu en plein cœur, publié en 2008 🡵.

Il a pour évêque Mgr Pierre-Marie Carré jusqu'en 2010. Celui-ci est nommé à Montpellier en 2010 (un an coadjuteur avant de succéder à Guy Thomazeau en 2012). Il accueille en 2013 le père René-Luc sur la paroisse étudiante de Montpellier 🡵 tout en lui octroyant six jours par mois pour répondre aux invitations de prédications un peu partout en France et à l'étranger. Et également préparer l'ouverture de CapMissio 🡵.

Le fonctionnement de CapMissio

La première promotion de CapMissio est accueillie pour l'année scolaire 2015-2016 🡵 et bénéficie de moyens importants, puisque Mgr Carré fait construire un bâtiment spécialement pour le projet 🡵.

L'école d'évangélisation CapMissio est placée sous le patronage de Marthe Robin (qui compte beaucoup pour le père René-Luc) et de saint Jean-Paul II 🡵.

Les jeunes sont accueillis pour un an avec un programme de prière, de formation, d'évangélisation et de vie fraternelle.

CapMissio était en lien avec la vie ecclésiale locale. Chaque mercredi, les jeunes de CapMissio organisaient Spiritus 🡵, un groupe de prière charismatique dédié aux jeunes à l'église saint Roch de Montpellier 🡵. Un fois par mois, CapMissio organisait également une « lumière dans la nuit » le samedi soir et le dimanche la « messe pour la cité » au même endroit 🡵.

CapMissio participait activement à de nombreux événements missionnaires : le festival Anuncio 🡵 (« Anuncio et CapMissio : des cousins dans un même élan missionnaire », selon le père René-Luc 🡵), les congrès mission, Jeunesse 2000,… des témoignages étaient également organisés localement dans divers lieux tels que des écoles.

Les jeunes s'engageaient également en faisant du soutien scolaire auprès des gens du voyage, en faisant des maraudes,…

2024 La fermeture de CapMissio avant la fin de l'année

L'école avait été cofondée par Mgr Carré. En 2022, c'est Mgr Turini qui lui succède, et ce dernier va se montrer nettement plus critique que son prédécesseur.

À la suite d'un signalement effectué à la cellule d'écoute diocésaine de Montpellier par le couple qui travaillait aux côtés du Père René-Luc 🡵, une visite canonique menée au sein de CapMissio en février 2024, et ses conclusions sont dévoilées au mois d'avril 🡵.

Les visiteurs précisent que la plupart des jeunes passés par CapMissio en gardent un bon souvenir et que cette année leur a permis de se trouver. Cependant, certains jeunes auraient beaucoup souffert de leur passage dans l'école d'évangélisation 🡵.

Le rapport complet que nous nous sommes procuré, relève le manque d’« altérité » ou de « place pour une pensée différente », et une manière désinvolte ou culpabilisatrice de répondre à des contradicteurs : « vous êtes tombés dans le piège du Malin » évacuait-il fréquemment.

Certains jeunes se sentaient aussi trop surveillés, notamment pendant le temps de prière à la chapelle où ils n'avaient pas le droit de se placer derrière le responsable, se sentant épiés. Côté féminin, certaines missionnaires déplorent une attitude parfois « humiliante » parlant de traits d'humour douteux et de « blagues sexistes ».

— Midi Libre

La visite a surtout mis en évidence un vrai problème de gouvernance de CapMissio. Le père René-Luc cumulait effectivement les rôles de fondateur, directeur, responsable du fonds de dotation de l'école mais aussi aumônier des jeunes. Une multiplication des responsabilités « préjudiciable » pour le fonctionnement de l'école expliquent les visiteurs. Ils évoquent ainsi une « crise de croissance », estimant que le succès de CapMissio a conforté le père René-Luc dans ses choix, en dépit d'une évidente concentration des pouvoirs 🡵.

Des témoignages vont plus loin, et montrent que des jeunes ont été psychologiquement très impactés par leur passage à CapMissio, comme le montre cette alerte envoyée au diocèse de Montpellier 🡵 :

À la suite de la visite canonique, Mgr Turini prend les décisions suivantes :

1. Dans la situation actuelle, il n'est pas possible de recruter une nouvelle promotion pour la rentrée prochaine.
2. Durant cette année de jachère (septembre 2024-septembre 2025) et l'école CapMissio étant fermée, Mgr Turini propose d'initier une réflexion pour reprendre l'intuition de Capmissio, changer ce qui doit l'être pour partir sur un nouveau projet. Il invitera dans ce groupe de travail des capmissionnaires volontaires et des personnes formées dans des domaines variés comme le rapport l'y invite : secteurs de l'éducation, du discernement spirituel, de la formation biblique, de la formation à la connaissance de soi, à l'écoute et au dialogue, de la formation à l'évangélisation dans la variété de ses approches.
3. Il se propose de rencontrer dans le cadre d'un groupe de parole, soit en présentiel soit en visio, les capmissionnaires qui ont besoin de mettre à plat tout ce qui n'a pas pu se dire, afin de leur proposer le meilleur accompagnement. Il s'engage également à une démarche de réparation.
4. Il demande au responsable fondateur de CapMissio de s'en retirer
5. Pour la promotion actuelle, Mgr Norbert Turini se doit de réunir toutes les conditions pour que les capmissionnaires qui le désirent puissent terminer leur année puisqu'ils s'y sont engagés personnellement. L'archevêque en assume personnellement la veille épiscopale et la responsabilité.

— Diocèse de Montpellier

A l'annonce de la fermeture de CapMissio, des anciens de CapMissio qui ont positivement vécu leur année prennent la parole dans une tribune publiée sur Internet 🡵. Les membres du conseil d'administration de CapMissio publient également un communiqué 🡵.

Il y a, selon nous, une disproportion manifeste entre les dysfonctionnements soulevés, dont le Père René-Luc avait conscience, et les décisions radicales prises : un coup fatal est porté à une œuvre, certes imparfaite, mais utile et qui méritait des autorités ecclésiales un accompagnement plutôt qu'une fermeture immédiate. Nous avions déjà mis en place plusieurs mesures d'amélioration au fil des ans : une coach Talenthéo intervenait pour le fonctionnement de l'équipe des salariés, les jeunes avaient une psychologue à la disposition des capmissionnaires, chaque jeune avait une famille relais référente…Il y avait sans doute bien d'autres ajustements à opérer, comme dans toute institution éducative de jeunes. Le rapport est d'ailleurs très clair sur le fond de l'affaire et mentionne : « les jeunes équilibrés et solides ont bien vécu l'école et sa sortie ; des jeunes déjà fragiles, l'ont vécu douloureusement ». Même si ces derniers sont minoritaires, cette souffrance exprimée doit être prise en considération et mérite un véritable accompagnement de la part du diocèse. Le Père René-Luc et nous-mêmes sommes désolés que certains jeunes aient pu être blessés, notamment par la forte personnalité du Père René-Luc, un peu trop dynamique pour certains et, parfois, un peu bourru : mais nous pouvons aussi attester qu'il sait se remettre en question et opérer des changements quand cela lui est demandé.

— Communiqué du conseil d'administration de CapMissio, publié sur le compte Facebook du père René-Luc

L'année 2024-2025

Durant l'année suivante, le père René-Luc part pour une année sabbatique en Grèce. Il étudie le grec biblique au Greek Bible collège de Pikermi 🡵 et continue de pratiquer plusieurs sports (kite surf, VTT,…) 🡵.

Aucune information ne semble indiquer une prochaine réouverture de CapMissio.