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Père François Lefort

Le père François Lefort a été condamné en 2005 à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineurs, et tentative de corruption sur deux autres 🡵. Libéré après moins de quatre années en prison, il effectue de nombreux déplacements humanitaires à l'étranger où il est en contact avec des mineurs, y compris après 2017, année du message du diocèse qui indique qu'il a interdiction de s'occuper d'enfants et de jeunes 🡵.

En 2025, il intervient sur la paroisse Sainte Famille Ance Arzon (Craponne sur Arzon) dans le diocèse du Puy 🡵.

Il continue de clamer son innocence et demande la révision de son procès 🡵 🡵.

Avant son procès

• 1946 Naissance à Boulogne-Billancourt 🡵.
• 1968 Séminaire à Issy-les-Moulineaux. Trois ans de coopération à Alger 🡵.
• 1976 Ordonné prêtre dans la cathédrale d'Alger 🡵, tout en étant prêtre du diocèse d'Autun.
• 1982 Diplôme de médecine à la faculté d'Alger 🡵.
• 1984 Part faire le tour du monde en sac au dos 🡵.
• 1985 Etudes de chirurgie à Tunis puis envoyé comme prêtre fidei donum en Mauritanie 🡵.
• 1989 Devient directeur de Caritas Mauritanie 🡵.
• Il dit avoir touché durant une période un salaire « d'assistant maternel » pour s'occuper de deux adolescents à la demande de deux juges pour enfants 🡵.
• 1990 L'association « La voix De l'enfant » reçoit des témoignages sur le terrain en Afrique, concernant le père François Lefort, qui était alors la référence en matière de lutte contre le tourisme sexuel 🡵.
• 1995 Mis en examen pour viol sur mineurs par personne ayant autorité 🡵.
• 1997 Nommé prêtre auxiliaire au doyenné de Mâcon par Mgr Séguy 🡵.
• 1998 Mgr Raymond Séguy le nomme prêtre auxiliaire puis curé d'une vingtaine de paroisses dans le Nord-Clunysois jusqu'à son procès en 2005 🡵.
• 2003 Alors qu'il exerce son ministère dans le diocèse d'Autun, il se voit reprocher d'être toujours en contact avec des jeunes, contrairement aux modalités d'exécution du contrôle judiciaire auquel il doit se soumettre. « Dans son activité de curé de paroisse, il est forcément en contact avec des jeunes, plaide le président de son comité de soutien. Il s'arrange pour n'être jamais seul avec eux. Quant aux conférences dans les lycées, ce sont des activités totalement publiques » 🡵.

Procès de 2005

Le comité de soutien et Yves Marguerat

Lors de son procès, il est soutenu par un comité de soutien. Yves Marguerat, l'un des fondateurs 🡵, en est un des membres les plus actifs 🡵.

Lors du procès du père François Lefort, Yves Marguerat est en détention provisoire pour « viols sur mineurs de moins de quinze ans », commis à Lomé (Togo) 🡵. Un représentant de la fondation Terre des hommes, Bernard Boeton, avait évoqué la maison de Yves Marguerat à Lomé, sans le nommer. « La maison grouillait littéralement de jeunes enfants », selon Bernard Boeton, indiquant que le père Lefort s'y était rendu plusieurs fois. Ces révélations posent en creux la question d'agissements pédophiles communs entre François Lefort et Yves Marguerat 🡵.

Bernard Boeton liste également « un certain nombre de symptômes » de pédophilie présentés par le père Lefort: « mélange entre vie privée et action professionnelle, prendre des enfants chez soi, emmener des enfants à l'étranger, le favoritisme donné à certains enfants, les avantages en nature », tous gestes que l'accusé a admis depuis le début de son procès 🡵.

Pour défendre le père François Lefort, Yves Marguerat témoigne après avoir été amené entre deux gendarmes. Il ira jusqu'à dire : « S'il y a contrainte, il y a viol, si l'enfant accepte de l'argent, parce qu'il a faim, ce n'est pas un viol. » Des propos que le père François Lefort récusera fermement mais qui fragiliseront sa défense 🡵.

Une action de lutte contre la pédophilie ?

En amont de son procès, la police découvre chez lui des revues pédophiles et des cassettes vidéos d'enfants d'Asie. Oui, rétorque François Lefort, mais j'avais ce matériel parce que je luttais contre le réseau Spartacus 🡵.

En effet, le père François Lefort se présentait volontiers comme ayant oeuvré contre la pédophilie, et notamment contre le réseau Spartacus. Il avait déclaré avoir contribué au démantèlement de deux réseaux pédophiles, des affaires médiatiques qui avaient fait connaître le religieux 🡵. Mais lors de son procès, il reconnaît n'avoir « presque rien fait » 🡵.

Il faut dire que Mehdi Ba, auteur du livre L'Illusionniste (éditions les Arènes), avait disséqué tous « les mensonges » de la vie du prêtre, doutant que François Lefort ait joué le moindre rôle dans la dénonciation des réseaux pédophiles, des génocidaires du Rwanda ou des Touaregs comme il le prétend 🡵.

Condamnation

Au terme du procès, le père François Lefort est condamné par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineurs, et tentative de corruption sur deux autres. Les faits s'étaient déroulés dans un foyer pour enfants des rues à Rufisque au Sénégal, mais aussi à Neuilly-sur-Seine (Hauts- de-Seine) où le père Lefort possédait un domicile 🡵.

Après son procès

• 2009
  • Il obtient une liberté conditionnelle au bout de trois ans et neuf mois 🡵.
  • A sa sortie de prison, il fait une demande de révision de son procès (rejetée) 🡵.
  • A sa sortie de prison, il est accueilli, en mars 2009, par Mgr Henri Brincard dans le diocèse du Puy, en résidence au grand-séminaire, dans les conditions ordinaires de la libération conditionnelle 🡵.
• 2011 Nommé prêtre coopérateur d'un ensemble paroissial dans le diocèse du Puy, sous l'autorité du curé. « Il y célèbre la messe, tout en gardant son activité de bibliothécaire, où il s'occupe du fonds ancien, sans contact avec le public » 🡵.
• 2016 Le père Lefort dépose une seconde requête en révision 🡵. On apprend à cette occasion que le père Lefort a versé à deux victimes « des sommes d'argent substantielles pendant plusieurs années ». Selon le prêtre, pour payer des soins, car les victimes s'étant rétractées, il était dans son intérêt qu'elles vivent. Une argumentation qui ne convainc pas la commission, qui juge que les rétractations « ne présentent aucun caractère spontané » 🡵.
• 2017 Un message est publié sur le site Internet du diocèse, pour clarifier la situation du père François Lefort : « Les activités sacerdotales du Père François Lefort ont été réduites par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le service du Vatican qui gère les affaires de pédophilie. Le père Lefort a interdiction de faire la catéchèse, de s'occuper d'enfants et de jeunes » 🡵.
• 2020
  • Le père Lefort participe à une fête paroissiale à Craponne-sur-Arzon 🡵.
  • La commission de la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales a déclaré la demande irrecevable 🡵.
• 2025 Il intervient toujours sur la paroisse Sainte Famille Ance Arzon (Craponne sur Arzon) dans le diocèse du Puy 🡵. « Certes, il reste condamné pour pédophilie à ce jour », conçoit Baumgarten. Toutefois, « aucun incident » n'a été signalé depuis sa réinsertion. « Il serait plus facile pour moi de l'écarter, ajoute-t-il. Mais nous avons trouvé un équilibre local, basé sur son irréprochabilité… » 🡵

De très nombreuses activités humanitaires, y compris au contact d'enfants

Si on en croit son site internet, il a participé à de très nombreuses activités humanitaires, y compris après sa condamnation. Par exemple, des photos sur son site internet montrent des enfants d'un orphelinat en Centre Afrique en 2014 🡵, baptiser un bébé au Burkina Faso en 2018 🡵. Une photo du journal Le Progrès le montre en 2023 entrain d'ausculter un mineur en Turquie 🡵.

Avant son procès, dans le diocèse d'Autun, sous l'épiscopat de Mgr Raymond Séguy

• Mauritanie 1985 - 1993. (épiscopat de Mgr Raymond Séguy, à partir de 1987)
• Guinée 1992.
• Mali, Burkina-Faso, Niger 1994.
• Guatemala 1994.
• Djiboutie, Éthiopie 1995.
• Brésil et Amérique du Sud 1995.
• Libéria 1996.
• Rwanda Zaïre 1992, 1994, 1996, 1997.
• Lituanie 1998.

Après son procès et avoir purgé sa peine de prison, dans le diocèse du Puy, sous l'épiscopat de Mgr Henri Brincard

• Tunisie, Libye 2012 et 2015.
• Albanie, Kosovo 2012.
• Extrême Orient : Viêt-Nam, Laos, Cambodge, Philippines 2013.
• Cuba, Haïti et Amérique Centrale 2013.
• Centre Afrique 2013 et 2014.
• Philippines à l'occasion du typhon 2013.
• Ukraine, Moldavie, Serbie 2014.
• Îles du Cap Vert 2014.
• Madagascar 2014

Dans le diocèse du Puy, sous l'épiscopat de Mgr Luc Crepy

• Madagascar 2015, 2016. 2019.
• Éthiopie, Tanzanie 2015.
• Sultanat d'Oman, Yémen, Philippines 2016.
• Groenland, Islande 2016.
• Togo, Bénin 2017.
• Amazonie Brésilienne et Venezuela juillet 2018.
• Burkina Faso octobre 2018.
• Mozambique pour le choléra 2019.
• Amazonie péruvienne (chercheurs d'or et réfugiés vénézuéliens) 2020.
• France Corona virus 2020.
• Haïti ville de Jérémie pour le tremblement de terre 2021

Dans le diocèse du Puy, au moment de la nomination de Mgr Yves Baumgarten

• Ukraine février 2022 à la demande d'amis médecins du pays.