Affaire Ricard : la chronologie se précise
Chronologie rapide des faits
Aleteia a publié un excellent article qui fait le point sur la chronologie de ce que l’on sait à présent.
Voici les dates clé avec une description issue de cet article
- 1987 : curé de la paroisse Sainte-Marguerite à Marseille, Jean-Pierre Ricard se conduit de façon « répréhensible » avec une jeune fille de 14 ans
- 2019 : âgé de 75 ans, le cardinal voit sa démission acceptée rapidement par le pape François.
L’année 2022
- Janvier : nommé délégué pontifical pour prendre le gouvernement temporaire des Foyers de Charité.
- Février : un mois plus tard, il démissionne mettant en avant des ennuis de santé. On apprendra par la suite que la jeune fille qui avait été abusée par Jean-Pierre Ricard à la fin des années 1980 n’a pas supporté de voir en 2022 le cardinal être mandaté par le Vatican pour faire la lumière sur une affaire d’abus. C’est elle qui a pris contact avec des responsables de l’Église en France qui ont alors fait en sorte de pousser l’ancien archevêque de Bordeaux à renoncer à sa mission au sein des Foyers de Charité. En février 2022, la tête de la CEF, l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline et le Saint-Siège sont donc tous informés du passé du cardinal Ricard.
- Août : le cardinal Ricard participe aux réunions des cardinaux convoquées par le pape François. Il est même choisi comme rapporteur d’un groupe linguistique.
- 24 octobre: signalement effectué par l’évêque de Nice, Mgr Jean-Philippe Nault. Cette enquête sera classée sans suite en février 2023 en raison de la prescription des faits.
- Novembre : alors que vient d’éclater l’affaire Santier, le cardinal Ricard transmet ses aveux aux évêques de France rassemblés à Lourdes en assemblée plénière. « Cet aveu du cardinal Ricard a été hier accueilli par nous, évêques, comme un choc. » dira Mgr Éric de Moulins-Beaufort… qui était donc au courant depuis l’été.
- Dans la foulée, le Vatican décide d’ouvrir une enquête préliminaire car cela n’avait vraisemblablement pas été fait dès la connaissance des faits.
Le 07 novembre 2022
Aujourd’hui où l’Église en France a souhaité écouter les personnes victimes et agir en vérité, j’ai décidé de ne plus taire ma situation et de me mettre à la disposition de la justice tant sur le plan de la société que celui de l’Église.
Cette démarche est difficile. Mais ce qui est premier c’est la souffrance vécue par les personnes victimes et la reconnaissance des actes commis, sans vouloir cacher ma responsabilité.
Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans.
Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables.
Je m’en suis expliqué avec elle et lui ai demandé pardon, je renouvelle ici ma demande de pardon ainsi qu’à toute sa famille.
C’est en raison de ces actes que je décide de prendre un temps de retrait et de prière.
Enfin je demande pardon à celles et ceux que j’ai blessés et qui vivront cette nouvelle comme une véritable épreuve.
+ Mgr Jean-Pierre Ricard
En 2023 La sanction canonique
Le cardinal Jean-Pierre Ricard est condamné par la justice de l’Église à une interdiction d’exercice public de la prêtrise pendant cinq ans, sauf dans son diocèse de domicile. L’enquête préliminaire pour « agression sexuelle aggravée » a, elle, été classée sans suite par le parquet de Marseille en raison de la prescription des faits.
— La Croix
Le Vatican a t-il fait partir toutes les jeunes filles de 14 ans du diocèse pour que la sanction ne s’applique pas là bas ? Et comme le fait remarquer Mgr Gobilliard : il lui reste la possibilité de déménager chez un évêque ami peu regardant.
Le message du cardinal Jean-Marc Aveline le 10 novembre 2022… alors qu’il savait depuis l’été
Début 2022, Rome le nomme délégué pontifical pour prendre le gouvernement temporaire des Foyers de Charité, alors secoués par une grave crise interne liée notamment aux révélations concernant d’éventuels abus du père George Finet, qui avait accompagné Marthe Robin dans la fondation de l’œuvre. Le cardinal Ricard accepte la mission mais présente sa démission un mois plus tard, mettant en avant des ennuis de santé. On apprendra par la suite que la jeune fille qui avait été abusée par Jean-Pierre Ricard à la fin des années 1980 n’a pas supporté de voir en 2022 le cardinal être mandaté par le Vatican pour faire la lumière sur une affaire d’abus. C’est elle qui a pris contact avec des responsables de l’Église en France qui ont alors fait en sorte de pousser l’ancien archevêque de Bordeaux à renoncer à sa mission au sein des Foyers de Charité.
En février 2022, la tête de la CEF, l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline et le Saint-Siège sont donc tous informés de la situation du cardinal français.
— Aleteia
Chers amis,
Le communiqué du Cardinal Jean-Pierre Ricard a suscité dans notre diocèse de nombreuses réactions de stupeur, de douleur et de peine. Rentré de Lourdes hier soir, je partage avec vous le choc que cela peut représenter pour chacun d’entre nous, notamment ceux qui, comme moi, connaissent bien Jean-Pierre Ricard.
Nous ne sommes ni des procureurs, ni des censeurs : la justice, tant civile que canonique, va suivre son cours. Pensons avant tout à la victime, à sa famille et à tous ceux qui partout en France se sont sentis blessés.
Au cœur de la peine et de la tristesse que suscite un tel drame, ma prière se tourne vers l’Esprit-Saint, afin qu’il nous guide, nous guérisse et nous console. Je me tiens avec vous.
Marseille, le 10 novembre 2022
+ Jean-Marc Aveline
Archevêque de Marseille